Tant pis pour les jaloux…

Nous avons reproduit ci-dessous un article que nous avons trouvé sur le site de l’Association des Français de l’Etranger (AFE) de l’Asie du nord.

Plus d’une vingtaines de français voient leurs droits de visites bafoués par les autorités japonaises. Plusieurs centaines de parents français (pour ne pas dire des milliers) sont définitivement écartés de leurs enfants, psychologiquement détruits (certains commettent l’irréparable) ruinés…

Nous partageons bien entendu les souffrances de ces parents et nous sommes de tout coeur avec eux.

Enfants binationaux et respect du droit de visite après un jugement au Japon : une priorité de la Présidence française pour les six prochains mois

Le 2 juillet 2008, la France a présenté ses priorités pour les six prochains mois de la présidence française de l’Union Européenne aux Ambassadeurs et Chefs de mission des 27 pays membres.

De source européenne, en ce qui concerne le Japon, la Présidence française a placé les affaires consulaires en matière de non-présentation d’enfant parmi ses quatre priorités, La France doit faire face, comme tous les autres pays de l’Union européenne, les Etats-Unis et le Canada, au problème du respect du droit de visite après un jugement de divorce dans le cas d’enfants de couples binationaux en résidence au Japon.

Plus d’une vingtaine de ressortissants français voient actuellement leur droit de visite bafoué malgré un jugement rendu au Japon. Quand bien même ce droit de visite a été légiféré par le juge des affaires familiales, il n’est pas appliqué et la police n’est d’aucun recours, si ce n’est au contraire pour interpeller le parent qui insiste pour le respect de ses droits au titre qu’il trouble l’ordre public.

En l’absence d’un quelconque engagement de l’administration japonaise à résoudre ces problèmes, la Présidence française a invité, selon nos sources européennes, les 27 pays membres de l’Union Européenne à exercer toute pression utile pour convaincre le gouvernement japonais que ce problème peut nuire à l’image du Japon sur la scène internationale.

Charte européenne des droits fondamentaux

Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne du 7 décembre 2000 sur le site du Parlement européen.

PROCLAMATION SOLENNELLE

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission proclament solennellement en tant que Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne le texte repris ci-après.

Fait à Nice, le sept décembre deux mille.


PRÉAMBULE

Les peuples de l’Europe, en établissant entre eux une union sans cesse plus étroite, ont décidé de partager un avenir pacifique fondé sur des valeurs communes.

Consciente de son patrimoine spirituel et moral, l’Union se fonde sur les valeurs indivisibles et univer­selles de dignité humaine, de liberté, d’égalité et de solidarité; elle repose sur le principe de la démocratie et le principe de l’Etat de droit. Elle place la personne au cœur de son action en instituant la citoyenneté de l’Union et en créant un espace de liberté, de sécurité et de justice.

L’Union contribue à la préservation et au développement de ces valeurs communes dans le respect de la diversité des cultures et des traditions des peuples de l’Europe, ainsi que de l’identité nationale des Etats membres et de l’organisation de leurs pouvoirs publics au niveau national, régional et local; elle cherche à promouvoir un développement équilibré et durable et assure la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, ainsi que la liberté d’établissement.

A cette fin, il est nécessaire, en les rendant plus visibles dans une Charte, de renforcer la protection des droits fondamentaux à la lumière de l’évolution de la société, du progrès social et des développements scientifiques et technologiques.

La présente Charte réaffirme, dans le respect des compétences et des tâches de la Communauté et de l’Union, ainsi que du principe de subsidiarité, les droits qui résultent notamment des traditions consti­tutionnelles et des obligations internationales communes aux Etats membres, du traité sur l’Union européenne et des traités communautaires, de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, des Chartes sociales adoptées par la Communauté et par le Conseil de l’Europe, ainsi que de la jurisprudence de la Cour de justice des Communautés européennes et de la Cour européenne des droits de l’homme.

La jouissance de ces droits entraîne des responsabilités et des devoirs tant à l’égard d’autrui qu’à l’égard de la communauté humaine et des générations futures.

En conséquence, l’Union reconnaît les droits, les libertés et les principes énoncés ci-après.

CHAPITRE I – DIGNITÉ

Article premier – Dignité humaine

    La dignité humaine est inviolable. Elle doit être respectée et protégée.

Article 2 – Droit à la vie

  1. Toute personne a droit à la vie.
  2. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté.

Article 3 – Droit à l’intégrité de la personne

  1. Toute personne a droit à son intégrité physique et mentale.
  2. Dans le cadre de la médecine et de la biologie, doivent notamment être respectés:
    • le consentement libre et éclairé de la personne concernée, selon les modalités définies par la loi,
    • l’interdiction des pratiques eugéniques, notamment celles qui ont pour but la sélection des personnes,
    • l’interdiction de faire du corps humain et de ses parties, en tant que tels, une source de profit,
    • l’interdiction du clonage reproductif des êtres humains.

Article 4 – Interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants

    Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.

Article 5 – Interdiction de l’esclavage et du travail forcé

  1. Nul ne peut être tenu en esclavage ni en servitude.
  2. Nul ne peut être astreint à accomplir un travail forcé ou obligatoire.
  3. La traite des êtres humains est interdite.

CHAPITRE II – LIBERTÉS

Article 6 – Droit à la liberté et à la sûreté

    Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté.

Article 7 – Respect de la vie privée et familiale

    Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de ses communica­tions.

Article 8 – Protection des données à caractère personnel

  1. Toute personne a droit à la protection des données à caractère personnel la concernant.
  2. Ces données doivent être traitées loyalement, à des fins déterminées et sur la base du consentement de la personne concernée ou en vertu d’un autre fondement légitime prévu par la loi. Toute personne a le droit d’accéder aux données collectées la concernant et d’en obtenir la rectification.
  3. Le respect de ces règles est soumis au contrôle d’une autorité indépendante.

Article 9 – Droit de se marier et droit de fonder une famille

    Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis selon les lois nationales qui en régissent l’exercice.

Article 10 – Liberté de pensée, de conscience et de religion

  1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites.
  2. Le droit à l’objection de conscience est reconnu selon les lois nationales qui en régissent l’exercice.

Article 11 – Liberté d’expression et d’information

  1. Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières.
  2. La liberté des médias et leur pluralisme sont respectés.

Article 12 – Liberté de réunion et d’association

  1. Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association à tous les niveaux, notamment dans les domaines politique, syndical et civique, ce qui implique le droit de toute personne de fonder avec d’autres des syndicats et de s’y affilier pour la défense de ses intérêts.
  2. Les partis politiques au niveau de l’Union contribuent à l’expression de la volonté politique des citoyens ou citoyennes de l’Union.

Article 13 – Liberté des arts et des sciences

    Les arts et la recherche scientifique sont libres. La liberté académique est respectée.

Article 14 – Droit à l’éducation

  1. Toute personne a droit à l’éducation, ainsi qu’à l’accès à la formation professionnelle et continue.
  2. Ce droit comporte la faculté de suivre gratuitement l’enseignement obligatoire.
  3. La liberté de créer des établissements d’enseignement dans le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois nationales qui en régissent l’exercice.

Article 15 – Liberté professionnelle et droit de travailler

  1. Toute personne a le droit de travailler et d’exercer une profession librement choisie ou acceptée.
  2. Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union a la liberté de chercher un emploi, de travailler, de s’établir ou de fournir des services dans tout État membre.
  3. Les ressortissants des pays tiers qui sont autorisés à travailler sur le territoire des États membres ont droit à des conditions de travail équivalentes à celles dont bénéficient les citoyens ou citoyennes de l’Union.

Article 16 – Liberté d’entreprise

    La liberté d’entreprise est reconnue conformément au droit communautaire et aux législations et prati­ques nationales.

Article 17 – Droit de propriété

  1. Toute personne a le droit de jouir de la propriété des biens qu’elle a acquis légalement, de les utiliser, d’en disposer et de les léguer. Nul ne peut être privé de sa propriété, si ce n’est pour cause d’utilité publique, dans des cas et conditions prévus par une loi et moyennant en temps utile une juste indemnité pour sa perte. L’usage des biens peut être réglementé par la loi dans la mesure nécessaire à l’intérêt général.
  2. La propriété intellectuelle est protégée.

Article 18 – Droit d’asile

    Le droit d’asile est garanti dans le respect des règles de la convention de Genève du 28 juillet 1951 et du protocole du 31 janvier 1967 relatifs au statut des réfugiés et conformément au traité instituant la Communauté européenne.

Article 19 – Protection en cas d’éloignement, d’expulsion et d’extradition

  1. Les expulsions collectives sont interdites.
  2. Nul ne peut être éloigné, expulsé ou extradé vers un État où il existe un risque sérieux qu’il soit soumis à la peine de mort, à la torture ou à d’autres peines ou traitements inhumains ou dégradants.

CHAPITRE III – ÉGALITÉ

Article 20 – Égalité en droit

    Toutes les personnes sont égales en droit.

Article 21 – Non-discrimination

  1. Est interdite, toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle.
  2. Dans le domaine d’application du traité instituant la Communauté européenne et du traité sur l’Union européenne, et sans préjudice des dispositions particulières desdits traités, toute discrimination fondée sur la nationalité est interdite.

Article 22 – Diversité culturelle, religieuse et linguistique

    L’Union respecte la diversité culturelle, religieuse et linguistique.

Article 23 – Égalité entre hommes et femmes

    L’égalité entre les hommes et les femmes doit être assurée dans tous les domaines, y compris en matière d’emploi, de travail et de rémunération.

    Le principe de l’égalité n’empêche pas le maintien ou l’adoption de mesures prévoyant des avantages spécifiques en faveur du sexe sous-représenté.

Article 24 – Droits de l’enfant

  1. Les enfants ont droit à la protection et aux soins nécessaires à leur bien-être. Ils peuvent exprimer leur opinion librement. Celle-ci est prise en considération pour les sujets qui les concernent, en fonction de leur âge et de leur maturité.
  2. Dans tous les actes relatifs aux enfants, qu’ils soient accomplis par des autorités publiques ou des institutions privées, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.
  3. Tout enfant a le droit d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à son intérêt.

Article 25 – Droits des personnes âgées

    L’Union reconnaît et respecte le droit des personnes âgées à mener une vie digne et indépendante et à participer à la vie sociale et culturelle.

Article 26 – Intégration des personnes handicapées

    L’Union reconnaît et respecte le droit des personnes handicapées à bénéficier de mesures visant à assurer leur autonomie, leur intégration sociale et professionnelle et leur participation à la vie de la commu­nauté.

CHAPITRE IV – SOLIDARITÉ

Article 27 – Droit à l’information et à la consultation des travailleurs au sein de l’entreprise

    Les travailleurs ou leurs représentants doivent se voir garantir, aux niveaux appropriés, une information et une consultation en temps utile, dans les cas et conditions prévus par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales.

Article 28 – Droit de négociation et d’actions collectives

    Les travailleurs et les employeurs, ou leurs organisations respectives, ont, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales, le droit de négocier et de conclure des conventions collectives aux niveaux appropriés et de recourir, en cas de conflits d’intérêts, à des actions collectives pour la défense de leurs intérêts, y compris la grève.

Article 29 – Droit d’accès aux services de placement

    Toute personne a le droit d’accéder à un service gratuit de placement.

Article 30 – Protection en cas de licenciement injustifié

    Tout travailleur a droit à une protection contre tout licenciement injustifié, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales.

Article 31 – Conditions de travail justes et équitables

  1. Tout travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et sa dignité.
  2. Tout travailleur a droit à une limitation de la durée maximale du travail et à des périodes de repos journalier et hebdomadaire, ainsi qu’à une période annuelle de congés payés.

Article 32 – Interdiction du travail des enfants et protection des jeunes au travail

    Le travail des enfants est interdit. L’âge minimal d’admission au travail ne peut être inférieur à l’âge auquel cesse la période de scolarité obligatoire, sans préjudice des règles plus favorables aux jeunes et sauf dérogations limitées.

    Les jeunes admis au travail doivent bénéficier de conditions de travail adaptées à leur âge et être protégés contre l’exploitation économique ou contre tout travail susceptible de nuire à leur sécurité, à leur santé, à leur développement physique, mental, moral ou social ou de compromettre leur éducation.

Article 33 – Vie familiale et vie professionnelle

  1. La protection de la famille est assurée sur le plan juridique, économique et social.
  2. Afin de pouvoir concilier vie familiale et vie professionnelle, toute personne a le droit d’être protégée contre tout licenciement pour un motif lié à la maternité, ainsi que le droit à un congé de maternité payé et à un congé parental à la suite de la naissance ou de l’adoption d’un enfant.

Article 34 – Sécurité sociale et aide sociale

  1. L’Union reconnaît et respecte le droit d’accès aux prestations de sécurité sociale et aux services sociaux assurant une protection dans des cas tels que la maternité, la maladie, les accidents du travail, la dépendance ou la vieillesse, ainsi qu’en cas de perte d’emploi, selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales.
  2. Toute personne qui réside et se déplace légalement à l’intérieur de l’Union a droit aux prestations de sécurité sociale et aux avantages sociaux, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales.
  3. Afin de lutter contre l’exclusion sociale et la pauvreté, l’Union reconnaît et respecte le droit à une aide sociale et à une aide au logement destinées à assurer une existence digne à tous ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, selon les modalités établies par le droit communautaire et les législations et pratiques nationales.

Article 35 – Protection de la santé

    Toute personne a le droit d’accéder à la prévention en matière de santé et de bénéficier de soins médicaux dans les conditions établies par les législations et pratiques nationales. Un niveau élevé de protection de la santé humaine est assuré dans la définition et la mise en œuvre de toutes les politiques et actions de l’Union.

Article 36 – Accès aux services d’intérêt économique général

    L’Union reconnaît et respecte l’accès aux services d’intérêt économique général tel qu’il est prévu par les législations et pratiques nationales, conformément au traité instituant la Communauté européenne, afin de promouvoir la cohésion sociale et territoriale de l’Union.

Article 37 – Protection de l’environnement

    Un niveau élevé de protection de l’environnement et l’amélioration de sa qualité doivent être intégrés dans les politiques de l’Union et assurés conformément au principe du développement durable.

Article 38 – Protection des consommateurs

    Un niveau élevé de protection des consommateurs est assuré dans les politiques de l’Union.

CHAPITRE V – CITOYENNETÉ

Article 39 – Droit de vote et d’éligibilité aux élections au Parlement européen

  1. Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union a le droit de vote et d’éligibilité aux élections au Parlement européen dans l’État membre où il ou elle réside, dans les mêmes conditions que les ressor­tissants de cet État.
  2. Les membres du Parlement européen sont élus au suffrage universel direct, libre et secret.

Article 40 – Droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales

    Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union a le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales dans l’État membre où il ou elle réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État.

Article 41 – Droit à une bonne administration

  1. Toute personne a le droit de voir ses affaires traitées impartialement, équitablement et dans un délai raisonnable par les institutions et organes de l’Union.
  2. Ce droit comporte notamment:
    • le droit de toute personne d’être entendue avant qu’une mesure individuelle qui l’affecterait défavo­rablement ne soit prise à son encontre;
    • le droit d’accès de toute personne au dossier qui la concerne, dans le respect des intérêts légitimes de la confidentialité et du secret professionnel et des affaires;
    • l’obligation pour l’administration de motiver ses décisions.
  3. Toute personne a droit à la réparation par la Communauté des dommages causés par les institu­tions, ou par leurs agents dans l’exercice de leurs fonctions, conformément aux principes généraux communs aux droits des États membres.
  4. Toute personne peut s’adresser aux institutions de l’Union dans une des langues des traités et doit recevoir une réponse dans la même langue.

Article 42 – Droit d’accès aux documents

    Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union ou toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un Etat membre a un droit d’accès aux documents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission.

Article 43 – Médiateur

    Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union ou toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un Etat membre a le droit de saisir le médiateur de l’Union en cas de mauvaise administration dans l’action des institutions ou organes communautaires, à l’exclusion de la Cour de justice et du Tribunal de première instance dans l’exercice de leurs fonctions juridictionnelles.

Article 44 – Droit de pétition

    Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union ou toute personne physique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un Etat membre a le droit de pétition devant le Parlement européen.

Article 45 – Liberté de circulation et de séjour

  1. Tout citoyen ou toute citoyenne de l’Union a le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres.
  2. La liberté de circulation et de séjour peut être accordée, conformément au traité instituant la Communauté européenne, aux ressortissants de pays tiers résidant légalement sur le territoire d’un Etat membre.

Article 46 – Protection diplomatique et consulaire

    Tout citoyen de l’Union bénéficie, sur le territoire d’un pays tiers où l’Etat membre dont il est ressor­tissant n’est pas représenté, de la protection des autorités diplomatiques et consulaires de tout Etat membre dans les mêmes conditions que les nationaux de cet Etat.

CHAPITRE VI – JUSTICE

Article 47 – Droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial

    Toute personne dont les droits et libertés garantis par le droit de l’Union ont été violés a droit à un recours effectif devant un tribunal dans le respect des conditions prévues au présent article.

    Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable par un tribunal indépendant et impartial, établi préalablement par la loi. Toute personne a la possibilité de se faire conseiller, défendre et représenter.

    Une aide juridictionnelle est accordée à ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, dans la mesure où cette aide serait nécessaire pour assurer l’effectivité de l’accès à la justice.

Article 48 – Présomption d’innocence et droits de la défense

  1. Tout accusé est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie.
  2. Le respect des droits de la défense est garanti à tout accusé.

Article 49 – Principes de légalité et de proportionnalité des délits et des peines

  1. Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui, au moment où elle a été commise, ne constituait pas une infraction d’après le droit national ou le droit international. De même, il n’est infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l’infraction a été commise. Si, postérieurement à cette infraction, la loi prévoit une peine plus légère, celle-ci doit être appliquée.
  2. Le présent article ne porte pas atteinte au jugement et à la punition d’une personne coupable d’une action ou d’une omission qui, au moment où elle a été commise, était criminelle d’après les principes généraux reconnus par l’ensemble des nations.
  3. L’intensité des peines ne doit pas être disproportionnée par rapport à l’infraction.

Article 50 – Droit à ne pas être jugé ou puni pénalement deux fois pour une même infraction

    Nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement en raison d’une infraction pour laquelle il a déjà été acquitté ou condamné dans l’Union par un jugement pénal définitif conformément à la loi.

CHAPITRE VII – DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 51 – Champ d’application

  1. Les dispositions de la présente Charte s’adressent aux institutions et organes de l’Union dans le respect du principe de subsidiarité, ainsi qu’aux Etats membres uniquement lorsqu’ils mettent en œuvre le droit de l’Union. En conséquence, ils respectent les droits, observent les principes et en promeuvent l’application, conformément à leurs compétences respectives.
  2. La présente Charte ne crée aucune compétence ni aucune tâche nouvelles pour la Communauté et pour l’Union et ne modifie pas les compétences et tâches définies par les traités.

Article 52 – Portée des droits garantis

  1. Toute limitation de l’exercice des droits et libertés reconnus par la présente Charte doit être prévue par la loi et respecter le contenu essentiel desdits droits et libertés. Dans le respect du principe de proportionnalité, des limitations ne peuvent être apportées que si elles sont nécessaires et répondent effectivement à des objectifs d’intérêt général reconnus par l’Union ou au besoin de protection des droits et libertés d’autrui.
  2. Les droits reconnus par la présente Charte qui trouvent leur fondement dans les traités commu­nautaires ou dans le traité sur l’Union européenne s’exercent dans les conditions et limites définies par ceux-ci.
  3. Dans la mesure où la présente Charte contient des droits correspondant à des droits garantis par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, leur sens et leur portée sont les mêmes que ceux que leur confère ladite convention. Cette disposition ne fait pas obstacle à ce que le droit de l’Union accorde une protection plus étendue.

Article 53 – Niveau de protection

    Aucune disposition de la présente Charte ne doit être interprétée comme limitant ou portant atteinte aux droits de l’homme et libertés fondamentales reconnus, dans leur champ d’application respectif, par le droit de l’Union, le droit international et les conventions internationales auxquelles sont parties l’Union, la Communauté ou tous les Etats membres, et notamment la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que par les constitutions des Etats membres.

Article 54 – Interdiction de l’abus de droit

    Aucune des dispositions de la présente Charte ne doit être interprétée comme impliquant un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits ou libertés reconnus dans la présente Charte ou à des limitations plus amples des droits et libertés que celles qui sont prévues par la présente Charte.

Pétition « Beistandschaft »

Parlement Européen Commission des Pétitions Rue Wirtz 60 B 1047 Bruxelles Belgique

PETITION « Beistandschaft »

visant à déclarer la mesure administrative de la « Beistandschaft du JUGENDAMT » mesure discriminatoire et arbitraire, source de conflit parental, incompatible avec les principes d’une justice impartiale,

concomitamment

à suspendre la confiance mutuelle nécessaire à la reconnaissance et l’exécution réciproque de toute décision judiciaire de droit familial allemand faisant l’objet d’une mesure de Beistandschaft, en particulier celles qui seront applicables dans le cadre du règlement 4/2009,

concomitamment

à demander la traduction du Gouvernement Fédéral et des Gouvernements des Länder devant la Cour Européenne de justice pour violation intentionnelle des règlements européens et des conventions internationales et tromperie aggravée de la communauté internationale,

concomitamment

à demander à la République Fédérale d’Allemagne le remboursement aux Etats concernés de l’ensemble des obligations alimentaires perçues de manière frauduleuse par la voie de la Beistandschaft du Jugendamt et de lui réclamer des indemnités.

Monsieur le Président de la Commission des Pétitions du Parlement Européen,

Par cette pétition désignée « pétition Beistandschaft », au regard des éléments suivants, nous prions le Parlement Européen de constater que la mesure du Beistandschaft du Jugendamt est une mesure arbitraire et discriminatoire pour le parent non-allemand ou ne résidant pas en Allemagne en séparation d’un conjoint allemand et qu’en conséquence toute procédure et toute décision judiciaire affectée par cette mesure est discriminatoire et viole les principes d’une justice libre et impartiale en Europe.

VU :

Que la mesure de « Beistandschaft » du Jugendamt est une mesure purement administrative (art1712 et suivants, BGB – code civil allemand, art55 SGB, livre VIII) ;

Qu’elle est octroyée de façon purement arbitraire et unilatérale par le département Beistand­schaft du Jugendamt [1], au profit du parent qui exerce un maintien physique [2] de l’enfant mineur sous juridiction allemande, en règle générale le parent allemand du couple binational, indépendamment de décisions judiciaires au fond qui n’interviendront que beaucoup plus tard, quand les faits seront accomplis par ladite mesure (art1713 §1 phrase2 BGB, artl §2 UhVorschG, anciennement UVG – Loi sur l’octroi d’avances d’obligations alimentaires) ;

Qu’il n’existe ni voie, ni moyen de RECOURS effectif contre cette mesure pour celui des parents qui n’en est pas le bénéficiaire, en règle générale le parent étranger ou ne résidant pas en Allemagne (art1715 §1 BGB – voir courrier du ministère du Baden-Württemberg) ;

Qu’au travers de cette mesure, le Jugendamt s’approprie les droits parentaux du parent allemand ou résidant sous juridiction allemande qu’il les délègue au Bundesland pour que celui-ci fasse valoir en qualité d’Etat, au nom de l’enfant, les droits de l’enfant, et devient ce faisant « Beistand », à la fois parent d’Etat et avocat d’Etat contre son parent non-allemand ou ne résidant pas sous juridiction allemande (Art7 §1 UhVorschG) ;

Que cette mesure place de fait l’enfant sous la tutelle administrative du Bundesland dans lequel il se trouve et le parent allemand ou celui qui maintient l’enfant sous juridiction allemande sous la curatelle administrative du Jugendamt sur les aspects de la reconnaissance en paternité et de l’obligation alimentaire ;

Que le premier volet de cette mesure habilite l’Etat allemand à contraindre la mère célibataire à faire procéder à la reconnaissance de paternité de son enfant sur la base d’un « volontariat obligatoire », dans le but d’imposer le second volet de cette mesure (art1712 §1 BGB, art1, §3 UhVorschG) ;

Que le second volet de cette mesure habilite l’Etat allemand à contraindre le parent allemand ou celui résidant dans sa juridiction à constituer une dette alimentaire contre le parent non- allemand ou résidant à l’étranger et de porter celle-ci au crédit du Bundesland, en échange de l’octroi d’avances sur pension alimentaire, puis d’utiliser ledit parent comme d’un écran pour faire valoir cette créance d’Etat contre le parent étranger ou résidant à l’étranger (art1712 §2 BGB, art1 §3 UhVorschG) ;

Que l’octroi de cette mesure intervient dans le cas du couple marié avant toute décision au fond portant sur l’autorité parentale, la garde et le droit de visite, en raison d’une ordonnance de référé unilatérale et secrète rendue en faveur du parent allemand ou de celui des parents qui maintient physiquement l’enfant sous juridiction allemande, décision contradictorisée pour la forme par le tribunal au cours d’une première audience réunie à cet effet, pendant laquelle le Jugendamt qui dans le cadre de la Beistandschaft s’est accaparé les droits sur l’enfant se constitue lui-même troisième partie pour recommander au juge le maintien de l’enfant auprès du parent bénéficiaire de ladite mesure, recommandation dont se sert le juge à son tour pour motiver sa décision en protection de l’intérêt allemand ;

Que l’octroi de cette mesure intervient dans le cas du couple non-marié avant même la saisine du tribunal aux affaires familiales, en l’absence de toute décision judiciaire en matière de garde ou de droit de visite ;

Que l’octroi de cette mesure intervient indépendamment de toute décision judiciaire en matière de droit de garde ou de visite rendue dans une juridiction tierce ;

Que cette mesure est octroyée sur la base de la domiciliation administrative de l’enfant dans le fichier domiciliaire de la ville où l’enfant se trouve (Melderegister), inscription effectuée au profit de celui des parents qui maintient physiquement l’enfant sous juridiction allemande, à l’insu du parent non-allemand et/ou ne résidant pas en Allemagne, sans information à ce dernier et ce, même si les parents sont unis par les liens du mariage ;

Que cette mesure impose de fait le régime de la séparation des parents (art1 §3 UhVorschG en liaison avec l’article 1567 du BGB)

Que cette mesure impose de fait la garde physique de l’enfant chez le parent bénéficiaire de ladite mesure (art1713 BGB, art1 UhVorschG) ;

Que cette mesure impose de fait la retenue de l’enfant en Allemagne et exclue toute visite hors de la juridiction allemande ;

Que cette mesure impose de fait l’exclusion du parent non-allemand ou ne résidant pas dans la juridiction allemande d’un contact effectif et libre avec son enfant (principe de présomption de culpabilité du droit allemand, SGB §235);

Que cette mesure crée la situation conflictuelle recherchée par les administrations allemandes pour s’approprier le contrôle politique sur l’enfant, même entre parents qui ne sont pas foncièrement en désaccord au sujet du règlement de la garde et des visites de leur enfant ;

Que cette mesure révoque de fait en pratique l’exercice du « soin parental conjoint » (gemeinsame elterliche Sorge, usuellement gemeinsame Sorge terme qui ne correspond ni à l’autorité parentale, ni à la garde de l’enfant) auquel le père de l’enfant qui a reconnu sa paternité (Vaterschaftsanerkennung) veut prétendre, quand le couple non-marié ratifie devant le préposé aux actes du Jugendamt la « déclaration de l’exercice du soin parental commun » (Sorgeerklärung) ;

Que cette mesure ignore la paternité du père non-marié déclarée à l’étranger ;

Que cette mesure désigne d’office le parent allemand ou résidant en Allemagne comme le « parent gardien », au dépend du parent étranger ou résidant à l’étranger à qui elle ne reconnaît aucun droit parental, tout en le désignant dans le même temps de débiteur d’une dette au profit du Bundesland, avant les débats judiciaires et la décision au fond ;

Qu’une telle mesure ne peut être demandée que par le parent résidant dans la juridiction allemande ou qui retourne s’y établir, l’autre parent n’étant pas autorisé à poser cette demande, quand bien même il est détenteur des mêmes droits parentaux, que ce soit sur la base d’une attribution de plein droit ou d’une décision judiciaire (BGB §1717) ;

Que cette mesure est mise en œuvre par le Jugendamt à réception d’une simple déclaration écrite, par n’importe quelle agence du Jugendamt. Elle n’a pas de qualité juridique ;

Que cette mesure est accordée à la condition que le parent demandeur :

  • réside en Allemagne (Artl §1, n°2 UhVorschG),
  • retienne l’enfant sous sa protection,
  • vive durablement séparé (Art1 §1, n°2 et §2 UhVorschG) et,
  • ne perçoive pas d’obligation alimentaire du parent non-allemand ou résidant à l’étranger (Art1 §1, n°3 UhVorschG) ;

Que cette mesure est en pratique imposée au parent allemand ou résidant en Allemagne par le Jugendamt, l’avocat et le juge, qui font de sa mise en œuvre la condition préalable à l’obtention de certaines aides sociales, notamment l’aide juridictionnelle ou les allocations familiales ;

Que cette mesure est imposée dans le but non avoué de maximiser le nombre et le montant des créances que l’Etat allemand peut faire valoir frauduleusement plusieurs années plus tard, quand il exige des administrations étrangères leur recouvrement (Art7 §3 UhVorschG) ;

Que cette mesure peut être suspendue à la demande exclusive du bénéficiaire, ce à quoi il n’a aucun intérêt, à moins de perdre le soutien unilatéral que le Jugendamt lui accorde en qualité d’avocat d’Etat ou de se retrouver sous la menace de perdre lui-même ses droits parentaux parce qu’il ne « coopère » pas avec le Jugendamt (art1715 BGB) ;

Que les frais et dépends des procédures judiciaires engagés dans le cadre de cette mesure sont intégralement à prendre en charge par l’Etat allemand et sont en règle générales imputés au parent débiteur (Art7 §4 dernière phrase UhVorschG)

Que cette mesure exige du parent bénéficiaire une collaboration active avec le Jugendamt contre le parent étranger ou résidant à l’étranger, basée sur la délation de l’étranger au profit des intérêts allemands ; Il doit livrer toutes les informations nécessaires à l’établissement de la paternité de l’enfant et/ou le recouvrement de la dette alimentaire (Art7 §3 UhVorschG)

Que cette mesure permet au Jugendamt de faire valoir une pension alimentaire dans le cadre de l’octroi d’avances de pension alimentaire, avant même que la reconnaissance de paternité ne soit établie (Art1712 BGB en relation avec Art1600d BGB, Art 237 FamFG – Loi sur la procédure dans les affaires familiales et dans les affaires de la juridiction non contentieuse [3]) ;

Que cette mesure permet au Jugendamt de fixer unilatéralement le montant d’avances de pension alimentaire, à rembourser par le parent non-allemand ou ne résidant pas en Allemagne au Bundesland dans lequel se trouve l’enfant, indépendamment de ses revenus, de son niveau de vie, de sa nouvelle situation familiale, indépendamment de toute décision judiciaire et indépendamment de la volonté des parents ou de tout accord entre ces derniers (Art9 §1 UhVorschG) ;

Que dans le cadre de cette mesure, l’envoi d’un avis du Jugendamt (Bescheid) rédigé dans un allemand volontairement incompréhensible pour tout étranger (même pour les traducteurs asser­mentés), sans traduction dans la langue du pays destinataire, qui ne cite aucune voie de recours ni dans le pays destinataire, ni en Allemagne, expédié sous la forme d’un courrier simple, sans avis, sans notification officielle, suffit à déclarer son destinataire débiteur du Bundesland (qui avance arbitrairement la pension alimentaire à l’enfant) pendant une période de 6 années (Art7 §2 n°2 UhVorschG)

Que dans le cadre de cette mesure, le Bundesland et le Bund (la fédération des 16 Bundesländer représentée par le Gouvernement Fédéral à Berlin), qui est engagé pour un tiers des moyens financiers, versés au titre d’avances sur pension alimentaire, se laissent représenter pour faire valoir le remboursement de la pension alimentaire au nom de l’enfant par le département Unterhalt­vorschusskasse (caisse d’avances de pension alimentaire) du Jugendamt (Art8 §1 UhVorschG)

Que dans le cadre de cette mesure, l’envoi d’un tel avis, émanant d’une entité administrative allemande, sans information aux autorités du pays dans lequel réside le parent destinataire, est une atteinte à la souveraineté administrative de cet Etat ;

Que l’envoi d’un tel avis a pour objet prémédité et calculé d’inciter le parent destinataire à élire domicile juridique en Allemagne, avant même l’ouverture des procédures judiciaires, de recon­naître la compétence de juridiction allemande et les décisions qui en émanent, et de perdre ce faisant les droits qui lui sont garantis par sa propre Constitution de son pays d’origine (et la communauté internationale), notamment le droit à une défense effective. En effet la désignation d’un avocat allemand est dans ce contexte inopérante : Il n’existe aucun recours juridique contre cette mesure et en vertu de son serment l’avocat défend les intérêts (constitutionnels) allemands et non le droit de son client étranger (art12a BRAO – code de l’ordre des avocats), il est assujetti, lui comme l’ensemble des personnels délégué aux affaires familiales, au principe du Kindeswohl allemand, en d’autres termes au maintien « du bien-être de la communauté des Allemands PAR l’enfant » (art1697a BGB),

Que l’envoi d’un tel avis a pour effet pervers mais calculé d’inciter l’avocat étranger, par principe de précaution, à pousser son client étranger à constituer avocat en Allemagne, puisqu’il qui ne comprend ni la signification, ni la portée de cette mesure et moins encore la finalité de la justice familiale allemande, ignorant que ce faisant, il trahit involontairement son propre client ;

Que cette mesure habilite l’Etat allemand à s’accaparer par la ruse la compétence de juridiction, à créer ainsi les conditions nécessaires pour conserver l’enfant en Allemagne et a se servir de lui comme objet de chantage pour s’approprier les richesses de l’étranger (Kindeswohlprinzip) ;

Que cette mesure habilite le Jugendamt à constituer une dette contre le parent non-allemand ou résidant à l’étranger, au profit du Bundesland, à l’incrémenter chaque mois, à en obtenir à posteriori (plusieurs mois après son instauration) sa légalisation par le juge aux affaires familiales, au cours d’une procédure judiciaire de pure forme (Unterhaltsverfahren), pendant laquelle le Jugendamt utilise le parent allemand (placé de fait sous sa curatelle) comme prête-nom (ses frais de procédures sont intégralement pris en charge et l’avocat allemand fait le travail de manière autonome) pour obtenir une décision judiciaire contre le parent non-allemand ou ne résidant pas en Allemagne , décision contre laquelle ce dernier ne peut plus s’opposer par le moyen légal, du fait qu’elle intervient à un moment où Jugendamt, juge et autres pseudo-experts du Kindeswohl allemand ont entre-temps créé les faits accomplis en transférant le droit de décider du lieu de séjour de l’enfant (Aufenthaltsbestimmungsrecht) au profit du parent allemand, résidant en Allemagne ou au Jugendamt, décision qui vient elle-même justifier à postériori le maintien physique de l’enfant auprès du parent allemand ou résidant en Allemagne imposé par la Beistandschaft et qui, par voie de conséquence, vient elle aussi, justifier à postériori le paiement d’une dette crée par antérioté dans le cadre de cette mesure ;

Que cette mesure habilite l’Etat allemand (représenté par son Bundesland) à faire valoir en qualité d’Etat le recouvrement d’une dette constituée en qualité d’Etat mais au nom de l’enfant, en se servant du parent allemand ou vivant en Allemagne comme de l’instrument de son recouvrement. A cet effet, Bundesland et Jugendamt (qui se sont appropriés les droits sur l’enfant) rétrocédent au parent allemand, dans une coopération commune avec le juge familial allemand (qui accorde l’aide juridictionnelle) et l’avocat du parent allemand (qui bénéficie de l’aide juridictionnelle) les droits parentaux qu’ils lui ont pris à l’introduction de la Beistandschaft, pour mener après avoir constitué une dette pendant quelques années, au travers du parent allemand une procédure judiciaire visant à obtenir du juge familial un titre exécutoire (européen) dans l’objet de faire valoir au nom du parent allemand une créance non contestable contre le parent étranger, que le parent allemand ou résidant en Allemagne (plus exactement son avocat) est tenu de rétrocéder au Bundesland (Art7 §4 UhVorschG, BGB §1613) ;

Que cette mesure habilite le Jugendamt, en qualité de curateur de fait du parent allemand, de tuteur de fait de l’enfant, de troisième partie et parent d’Etat dans la procédure judiciaire, et au surcroit de notaire à obliger le parent non-allemand à reconnaître une dette dans le futur (en le faisant chanter avec un hypothétique droit de visite sur son enfant) sur la base de revenus fictifs, et dans le même temps à délivrer au parent allemand ou résidant en Allemagne un titre (vollstreckbare Ausfertigung der Jugendamtsurkunde) qui lui permet à tout moment de procéder à une saisie sur salaire ou de bloquer le compte en banque du parent non-allemand, sans que la saisine du Tribunal ne soit nécessaire, mais aussi de bénéficier gratuitement des services de recouvrement du Jugendamt qui identifie le domicile et l’employeur du parent débiteur, oblige l’employeur à divulguer les revenus du parent débiteur, mandate un huissier au profit du parent allemand, à la seule condition (vollstreckbare Ausfertigung der Jugendamtsurkunde – Expédition exécutoire de l’acte du Jugendamt) que la personne du Jugendamt qui émet le titre de recouvrement ne soit pas celle qui s’est constituée « Beistand », en d’autres termes curateur du parent allemand et tuteur de l’enfant à l’implémentation de la Beistandschaft (art. 59 SGB VIII – code social allemand, livre VIII)

Que cette mesure habilite le Jugendamt à contraindre par la ruse et la perfidie le parent non- allemand à signer une reconnaissance de dette envers « l’enfant » (dont les droits ont été captés par le Jugendamt et sur lequel il ne peut exercer ses droits parentaux), dont la validité est de 30 ans, si elle ne prévoit pas une autre durée et porte sur les arriérés de paiement de pension alimentaire (Unterhaltrückstand – Art197 et 198 BGB). Celui des parents qui refuse – à juste titre – de signer sur la base du volontariat obligatoire le document que lui présente le Jugendamt (Verpflichtungs­urkunde) et qui fixe sa dette dans le futur indépendamment de toute décision judiciaire et du montant de ses revenus à venir, fait l’objet d’une plainte pour suspicion (Feststellungs- und Besorgnisklage Art. 256, Art. 259 ZPO – code de procédure civile allemand), au simple motif que son refus de signer justifie la crainte (Besorgnis) d’une défaillance de paiement dans le futur, plainte qui ouvre la voie à une seconde plainte en paiement des obligations alimentaires (Unterhaltsklage), jugée dans un premier temps par la voie du référé unilatéral et secret, sans audience préalable (einstweilige Verfügung), dans le cadre d’une coopération commune entre le Jugendamt (bénéficiaire de la créance à venir), de l’avocat du parent allemand (bénéficiaire de l’aide juridictionnelle) et du Juge familial (qui dispense cette aide juridictionnelle), qui utilisent le parent allemand en qualité de prête-nom, pour mener aux frais de l’Etat et à au profit de l’Etat des procédures judiciaires, pour s’assurer la reconnaissance d’une dette qui n’est pas encore constituée. Parce que le refus du parent étranger de reconnaître la dette anticipée que le Jugendamt lui impose est interprété comme un manque de coopération avec ce dernier, les frais et dépends lui sont imputés, même s’il reconnaît sa dette au cours de la procédure judiciaire. Quoiqu’il fasse, le parent débiteur n’échappe pas à ces méthodes de droit dictatorial, d’autant plus que cette procédure est mise en place même si ce parent s’affranchit régulièrement du paiement de la pension alimentaire directement au parent allemand (Bundesgerichtshof, Urteil vom 01.07.1998 – XII ZR 271/97: « Der Unterhaltsgläubiger hat grundsätzlich auch dann ein Rechtsschutzinteresse an – voller – Titulierung seines Unterhaltsanspruches, wenn der Schuldner den Unterhalt bisher regel­mässig und rechtzeitig gezahlt hat » [5]. Le volet de cette mesure constitue l’une des très nombreuses sources de conflit parental dissimulées par le Jugendamt pour s’approprier le contrôle politique sur les enfants mineurs ;

Que dans le cadre de cette mesure la reconnaissance de dette effectuée sous la pression du Jugend­amt (Verpflichtungsurkunde des Jugendamtes) sous la menace du volontariat obligatoire n’a pas la force juridique d’un acte de tribunal [4], avec pour finalité (non-avouée) d’interdire un réajustement de son montant ou de sa durée dans le cadre d’une procédure non contentieuse (Art. 240 FamFG) et ne l’autoriser que dans le cadre d’une longue et coûteuse action en modification du jugement (Abänderungsklage – Art. 239 FamFG) qui exige une raison majeure (art 323 §2 et 3 ZPO – code de procédure civile allemand) et l’épuisement préalable du patrimoine du parent débiteur. En d’autres termes, cette reconnaissance de dette du parent non-allemand, que le Jugendamt transforme en titre exécutoire au profit du parent allemand est quasiment inattaquable.

Que dans le cadre d’une action en modification de ce jugement (Abänderungsklage) les parties en présence à la signature doivent être les mêmes sauf si les droits ont été délégués que le secteur « Vorschusskasse » du Jugendamt se réfugie derrière le titre dénominateur trompeur de « sozialer träger « que la requête de Beistandschaft porte sur l’accord du parent allemand ou résidant en Allemagne (qui exerce ainsi tous les pouvoirs et notamment celui de faire chanter l’autre parent qui voudrait voir son enfant), qui est lui même utilisé par le Jugendamt (placé sous sa curatelle) à cet effet ;

Que cette mesure génère par anticipation une créance non constestable, au simple fait que le parent étranger n’a pas le moyen de contester, ni l’attribution arbitraire des avances de pension alimentaire, ni le montant mensuel fixé arbitrairement par le Jugendamt ;

Que cette mesure permet aux autorités allemandes d’abuser des règlements européens pour exiger des autorités étrangères l’exécution d’une décision administrative allemande, inapplicable en l’état dans les autres pays, mais légalisée (au regard du Droit allemand) à cet effet ;

Que cette mesure permet aux autorités allemandes d’abuser des règlements européens pour faire procéder avec calcul et préméditation au recouvrement contraint (saisie sur salaire, saisie sur patrimoine) par les autorités étrangères d’une créance contre lequel leur propre concitoyen n’a aucun recours effectif en Allemagne et moins encore dans son propre pays, étant donné que l’organe en charge de son exécution (huissier et/ou juge de l’exécution) n’est pas en mesure de vérifier, de comprendre la nature administrative, arbitraire, inique, xénophobe de cette décision pseudo­judiciaire allemande et moins encore habilité à la contester ;

Que cette mesure permet le recouvrement contraint à un moment où les procédures de droit familial allemand visant à placer l’exercice effectif des droits parentaux du parent étranger sous le contrôle du parent allemand (plus exactement sous le contrôle du Jugendamt qui utilise le parent allemand à cet effet) ou de l’en exclure intégralement, ont abouties et que le parent non-allemand ou résidant à l’étranger n’a plus de recours ;

Que cette mesure permet de dissimuler aux Gouvernements étrangers et à la Commission Européenne, avec calcul et préméditation, que le bénéficiaire de la créance n’est pas le plaignant, c’est à dire le parent allemand ou résidant en Allemagne, mais le Bundesland , en d’autres termes l’Etat allemand ;

Que cette mesure permet aux autorités allemandes d’implémenter les effets contraignants du titre exécutoire (saisie sur salaire) de manière pérenne, c’est à dire au delà de la durée d’applica­tion de la mesure de Beistandschaft (6 ans) qui l’a introduit sur la base d’une décision administrative arbitraire et d’exiger par cette voie non plus le remboursement des avances de pension alimentaire accordées arbitrairement dans le cadre de la Beistandschaft, mais d’exiger du parent non-allemand ou résidant à l’étranger le paiement des pensions alimentaires (Kindestunterhalt) calculées arbitrai­rement par le Jugendamt sur la base de la table de Düsseldorf (Düsseldorfer Tabelle), c’est à dire indépendamment des revenus, du niveau de vie, de la nouvelle situation familiale du parent résidant à l’étranger, mais aussi indépendamment des revenus du parent allemand ou résidant en Allemagne, l’une des finalités de la Beistandschaft étant de maximiser les prélèvements des richesses à l’étranger au profit de la communauté des Allemands, en utilisant le Droit des Allemands pour couvrir cette intention malveillante, conformément au principe du Kindeswohl allemand ;

Que cette mesure permet aux autorités allemandes de faire valoir par des moyens frauduleux, en contournant avec calcul et préméditation les règlements européens (ou les décision étrangères) une créance dont le montant définitif est ouvert sous la contrainte d’un titre exécutoire (européen) ;

Que dans le cadre de cette mesure les documents transmis aux autorités étrangères s’exonèrent des traductions certifiées conformes ;

Que la recherche et la reconnaissance de paternité est financée par l’Etat allemand, au profit du bénéficiaire de la mesure, qui rétrocède ses droits au Bundesland ;

Que cette mesure n’est pas proposée en règle générale au parent non-allemand du couple qui réside durablement en Allemagne pour éviter les fuites de capitaux hors Allemagne ;

Que cette mesure permet de soustraire les droits parentaux du parent souffrant d’une maladie de longue durée ou d’un handicap même si sa maladie ou son handicap n’affectent pas essentiellement ses capacités éducatives, en particulier contre un parent non-allemand (art1 UhVorschG – anciennement UVG, Loi sur l’octroi d’avances d’obligations alimentaires).

COMPTE TENU :

Que le JUGENDAMT, administration opaque, est en charge des affaires familiales en Allemagne ;

Que le personnel du JUGENDAMT, entité politique locale, n’est pas assermenté ;

Que le Gouvernement Fédéral, garant du respect des traités et des conventions ratifiés au plan international, déclare ne pas avoir de pouvoir administratif ou judiciaire sur l’entité « JUGENDAMT »,

Que le JUGENDAMT qui décrète la BEISTANDSCHAFT est troisième partie (parent d’état) lors des audiences au tribunal aux affaires familiales allemand ;

Que le JUGENDAMT défend la relation enfant-Etat même au détriment de la relation enfant- parent (BGB §1697) ;

Que cette mesure touche l’ensemble des parents non-allemands en séparation d’un citoyen allemand quelque soit sa nationalité, qu’il soit père ou soit mère et ceci indépendamment que sa résidence soit en Allemagne ou hors d’Allemagne ;

Que cette mesure administrative constitue une intrusion dans la souveraineté administrative des autres états de l’Union puisque aucune administration de l’état de résidence du parent non allemand n’est informée de la mise en place d’une telle mesure ;

Que le JUGENDAMT se constitue par cette mesure administrative arbitraire (BEISTANDSCHAFT), sur la demande du parent allemand, curateur de ce parent en vue de s’approprier les droits de l’enfant et de les faire valoir contre le parent non allemand ou ne résidant pas en Allemagne au profit du parent allemand ;

Que l’UE a créé des disparités majeures entre les parents allemands et les parents non- allemands en uniformisant les procédures de recouvrement, sans uniformiser au préalable le mode de constitution de la dette alimentaire et les acteurs en présence ;

EN CONSEQUENCE :

Que la mesure de Beistandschaft est un instrument de politique économique et sociale

Qu’elle est un instrument de délation

Que cette mesure de BEISTANDSCHAFT du Jugendamt est une mesure unique en son genre et ne peut être traduite dans une autre langue au même titre que les termes capucino, shushi

Que cette mesure fixe de fait la résidence habituelle de l’enfant en Allemagne arbitrairement et par voie administrative (BGB §1713 et UVG -UhVorschG§1) ;

Qu’elle crée les conditions pour suspendre durablement l’exercice des droits parentaux du parent contre lequel elle s’applique, en règle général le parent non-allemand dans les couples mixtes (art1716 §1 BGB)

DANS LE CAS PRESENT :

Que la procédure de BEISTANDSCHAFT viole une décision de justice familiale française (violation du règlement communautaire Bruxelles II bis) ;

Que la procédure de BEISTANDSCHAFT va à l’encontre d’une décision du tribunal familial allemand d’Emmendingen ;

Que l’octroi de cette demande de BEISTANDSCHAFT a été refusé au parent non allemand ;

Que la demande de BEISTANDSCHAFT du parent allemand a permis de constituer débiteur du Land du Baden-Württemberg le pétitionnaire sans motif sérieux et en absence ou contre des décisions judiciaires ;

Qu’elle permet de justifier la retenue illicite de l’enfant sur le territoire allemand et tend à créer les faits accomplis pour justifier d’une hypothétique compétence juridique de l’Allemagne ;

Que les demandes et menaces incessantes produites au cours de cette procédure, dans un allemand très technique incompréhensible, constitue un véritable harcèlement dont les objets sont essentiellement de contraindre le parent non allemand :

  • à mandater un avocat en Allemagne
  • à dévoiler son patrimoine complet et celui de sa famille

EN CONCLUSION :

Que cette mesure administrative est incompatible avec les principes du Droit familial en Europe, DEMANDONS, ‘

Que la mesure administrative de la « Beistandschaft du JUGENDAMT » soit déclarée mesure discriminatoire et arbitraire, source de conflit parental, incompatible avec les principes d’une justice impartiale ;

Que la confiance mutuelle nécessaire à la reconnaissance et l’exécution réciproque de toute décision judiciaire de droit familial allemand faisant l’objet d’une mesure de Beistandschaft, en particulier celles qui seront applicables dans le cadre du règlement 4/2009, soit suspendue ;

Que cette suspension reste effective, le temps que les juridictions européennes et les instances internationales s’assurent par elles-mêmes et dans les faits, que le JUGENDAMT n’est plus en charge de la création de créances et de leurs recouvrements pour le compte de l’état allemand. La traduction du Gouvernement Fédéral et des Gouvernements des Länder devant la Cour Européenne de justice pour violation intentionnelle des règlements européens et des conventions internationales et tromperie aggravée de la communauté internationale ; L’ouverture d’une enquête visant à évaluer les montants perçus au titre de la Beistandschaft par l’Allemagne et à demander à la République Fédérale d’Allemagne le remboursement aux Etats concernés de l’ensemble des obligations alimentaires perçues de manière frauduleuse par la voie de la Beistandschaft du Jugendamt ainsi que le paiement d’indemnités ;

Que les décisions allemandes relatives aux pensions alimentaires ne puissent être que judiciaire et qu’elles soient subordonnées à l’octroi d’un droit de visite effectif dans le pays de résidence du parent non allemand ;

Cette pétition peut être copiée et envoyée directement en ligne sur le site du Parlement Européen.


[1] Le Jugendamt est une énorme entité politico-judiciaire (même si les Allemands le dénient), à qui il revient l’exercice d’un grand nombre de tâches, pris en charge par différents départements. Parmi les trois principaux départements, l’on trouve le Allgemeiner Sozialer Dienst (ASF) en charge des enquêtes, du renseignement social et de la recommandation politique au juge, le département Beistandschaft en charge de la mise en application de la mesure du Beistandschaft et le département Jugendamtsvorschusskasse en charge du paiement des avances au parent bénéficiaire (le parent allemand par définition et de leur recouvrement auprès du parent débiteur (le parent étranger par définition).

[2] La Loi dit: “in dessen Obhut sich das Kind befindet” Sous la protection duquel l’enfant se trouve et non sous la garde comme il est trop souvent traduit de manière erronée par les traducteurs assermentés.

[3] Loi qui selon les pratiques allemandes est à comprendre dans le sens “juridiction non-contradictoire” : Dans ce type de juridiction le tribunal s’affranchit du code de procédure civile (ZPO), pour statuer selon des pouvoirs particuliers qui lui sont impartis et servent avant tout les intérêts allemands (Loi en vigueur depuis le 1 septembre 2009).

[4] Les titres remis par le Jugendamt n’ont pas de force juridique matérielle, elles n’ont qu’une force juridique formelle (Jugend­amtsurkunden begründen als Vollstreckungstitel keine materielle Rechtskraft source: www.juraforum.de/lexikon/rechtskraft) qui ne peut être annulée que dans le cadre d’une demande en restitutio in integrum (Wiedereinsetzung in den vorigen Stand), un recours en révision (Wiederaufnahmeklage), un recours en annulation de l’autorité de la chose jugée dans les termes de l’article 826 BGB (Durchbrechung der Rechtskraft) ou une action en modification du jugement (Abänderungsklage).

[5] Traduction : Le créancier a d’une manière générale toujours un intérêt à faire reconnaître par la voie légale le montant total de la créance alimentaire qui lui est dûe (NdT : dans le futur!), même si le débiteur s’est jusque là acquitté régulièrement et dans les termes du paiement l’obligation alimentaire.

Conférence du 12 décembre 2012 au Parlement Européen

De gauche à droite, Erminia Mazzoni, Marinella Colombo, Flo Clucas, Philippe Boulland, Cristiana Muscardini, Manuel Sarno et Sara Vatteroni.

Le 12 décembre 2012, nous nous sommes rendus à Strasbourg pour assister à la conférence au Parlement Européen dont le thème était « Le droit des enfants binationaux et le Jugendamt (service administratif de la jeunesse allemand) ».

Liste des intervenants :

  1. Madame Cristiana Muscardini (ouverture)
  2. Madame Flo Clucas
  3. Monsieur Philippe Boulland, député européen, membre de la commission des pétitions
  4. Madame Marinella Colombo, maman italienne
  5. Monsieur Philippe Boulland
  6. Une maman allemande
  7. Madame Nathalie Griesbeck, membre de la Commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires internes
  8. Maitre Grégory Thuan, avocat à la cour européenne des droits de l’Homme
  9. Monsieur Maxime Obé, assistant de M. Boulland
  10. Monsieur Arnaldo Ferragni
  11. Maitre Grégory Thuan
  12. Monsieur Niccolo Rinaldi (conclusion)

Intervention de Madame Cristiana Muscardini (ouverture)

Il semble que les organisateurs de cette conférence dont Marinella Colombo, Monsieur Niccolò Rinaldi, Madame Erminia Mazzoni et Madame Cristiana Muscardini aient rencontré quelques « difficultés » pour mettre en place cette rencontre et à ce titre, nous les remercions pour le mal qu’ils se sont donnés.

Nous remercions également les intervenants dont certains comme Philippe Boulland (France) ou Cristiana Muscardini (Italie) tous deux députés européens qui soutiennent notre cause depuis longtemps déjà.

Parmi les difficultés rencontrées, citons notamment la volonté de l’allemand Monsieur Martin Schulz, Président actuel du Parlement, de faire retirer le logo du Parlement européen des invitations qui avaient été préparées. Il serait d’ailleurs intéressant de connaître la raison qui a motivé cette demande.

Notons également, avant de rapporter ce qui s’est dit lors de cette conférence, qu’il est dommage qu’aucun député allemand n’ait pu se rendre disponible pour y assister. Toutefois, deux assistants étaient présents pour prendre des notes et ne sont à aucun moment intervenus. Nous saluerons donc encore une fois le sens des responsabilités et le goût du travail bien fait des allemands qui a fait la réputation de ce pays. Mais c’était, à notre avis, inutile d’engager des dépenses pour cela car bien entendu, un rapport aura dû être remis aux intéressés.

En tout état de cause, à une présence allemande « virtuelle », nous aurions préféré une présence réelle qui aurait permis de véritables échanges au cours desquels, les parents non allemands eux-mêmes, forts de leurs expériences personnelles, auraient pu donner une autre couleur au débat. En effet, qui d’autres auraient été mieux placés que ces parents pour témoigner ? Lors de litiges entre patrons et salariés, ce sont bien ces mêmes personnes qui se retrouvent autour d’une table.

A cet égard, nous avons trouvé judicieuse la proposition de Madame Colombo d’inviter des parents lorsqu’une autre délégation européenne se déplacera à Berlin comme en novembre 2012 ou lors de toute autre rencontre, réunion ou assemblée sur le thème du droit familial, du Jugendamt et des pratiques administratives dans ce domaine en Allemagne.

Madame Cristiana Muscardini a ouvert la séance en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une guerre contre quelqu’un, mais de la nécessité de trouver une solution après des années de travail sur un problème grave et complexe. Faute d’interprète en début de conférence, Madame Muscardini qui a dû s’exprimer en Français (merci à elle), a employé les mots « problèmes lourds »

Intervention de Madame Flo Clucas

Avant les Élections municipales en 2010, Miss Flo Clucas était le Leader Adjoint de Liverpool et le Membre Exécutif pour la Financeet l’Europe. D’abord élu au conseil en 1986, Madame Clucas a tenu un certain nombre de portefeuilles : Finance, Développement Économique, Logement, Soin Social et Santé, Environnement, Sécurité Communautaire et Services de Voisinage et Affaires européennes. Dans son Portefeuille elle a la responsabilité d’Affaires européennes.

Elle a été un membre du Comité des Régions depuis 2002, se joignant comme un membre alterné de 2002 à 2006 et comme un membre à part entière dans ce mandat. Elle est le Président de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe, un groupe de plus de 100 membres à travers l’UE. Madame Flo Clucas est actuellement le Président du Budget européen de CoR (2014-20)la Commission, où elle est aussi le Rapporteur sur les propositions Budgétaires de l’Union européenne dela Commission.

Intervention de Madame Flo. Clucas le 12 décembre 2012 dans l’enceinte du parlement européen (Traduit de l’Anglais par l’un de nos membres).

« Merci beaucoup pour cette invitation. Je suis heureuse de pouvoir être avec vous pour ce séminaire, même si ce sera bref, sachant que c’est quelque chose que nous devons prendre

avec sérieux en tant que libéraux démocrates en Europe. Nous pensons que l’enfant devrait être considéré en premier, lors d’une quelconque confrontation sur l’autorité parentale ou à son accès. Un enfant a deux parents, parce qu’il faut deux personnes pour faire un enfant et deux parents ont le droit de s’attendre à ce qu’ils soient considérés sur un même plan d’égalité. Un enfant, lorsqu’il est né a le droit de connaitre ses deux cultures, pas seulement une, de même il a le droit de connaitre deux langues et non seulement une. ».

(Un rappel est fait sur le droit des femmes et l’égalité des sexes, en faisant référence à la charte qui guide « the Committee of the Region’s ALDE group ».

Elle prend un exemple britannique d’une femme mariée avec un étranger et ayant eu deux enfants binationaux. Six ans plus tôt, le père des enfants les a pris, a quitté le pays, et depuis elle ne les a jamais revus. L’élément utilisé par le père des enfants pour justifier ses actions a été de dire que cette femme avait des problèmes de santé mentale.

Sachant que ses filles vont avoir dix-huit ans cette année, une voisine de la famille a pensé faire quelque chose pour aider cette mère de famille, elle les a retrouvées sur facebook, malheureusement ses filles ne parlent plus anglais. Elle a donné les éléments récupérer sur facebook à cette mère britannique, qui ne les a pas reconnues. Elle ne les avait pas revues depuis trop longtemps. Elle n’avait pas pu communiquer avec ses filles, parce que la cour de justice de ce pays lui avait interdit tout contact avec elles. Depuis elle a tenté de se suicider deux fois et s’est mis à boire de manière importante.

La question est de savoir si chacun d’entre nous n’aurait pas agit de la même manière que cette femme. Malheureusement, il n’y a pas de fin heureuse à cette histoire.

Nous devons faire en sorte que les pays, et plus particulièrement celui dont nous parlons aujourd’hui, comprennent les conséquences de ce genre de situation sur les personnes pour que nous puissions faire en sorte que ces histoires se terminent avec plus de bonheur.

C’est la raison pour laquelle, nous sommes là aujourd’hui à vos côtés, en espérant pouvoir contribuer à faire changer les choses, sachant que l’Union Européenne ne peut rien pour le moment.

Intervention de Monsieur Philippe Boulland

Monsieur Philippe Boulland, député européen membre de la Commission des pétitions a ensuite pris la parole. Il a précisé que ce sujet lui tenait à cœur et que dès sa prise de fonction, il a très vite été interpellé par le nombre de pétitions concernant le Jugendamt et par toutes ces souffrances d’enfants et de familles. Toutes ces pétitions étaient régulièrement classées comme recevables, mais « disparaissaient ensuite dans la nature ». A sa demande, la commission a décidé pour la deuxième fois d’approfondir ce sujet. Une première mission avait été organisée en 2009.

Il a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas se tromper de combat et qu’il ne fallait pas mettre en avant d’autres problématiques qui gênent le travail effectué au Parlement européen et qu’ils (ndlr : les parlementaires sensibles au problème) s’attèlent à faire progresser au travers de la Commission des pétitions. Certains mettent en avant le déclin démographique allemand, d’autres mettent en avant l’argent que rapportent les enfants à l’Allemagne (pensions alimentaires, droits de visites surveillées, tribunaux, expertises psychologiques presque toujours truquées etc.) pour expliquer l’attitude allemande.

Il nous a par ailleurs déclaré qu’au travers de la Commission des pétitions, le Parlement européen s’était positionné pour dénoncer la problématique qui se présente dans le cadre de séparations de couples binationaux avec un parent allemand et a insisté que cette problématique n’existait qu’avec l’Allemagne.

Le Parlement européen se heurte donc, selon Monsieur Boulland à l’attitude plutôt protectionniste des parlementaires allemands qui mettent en avant la législation de leur pays comme étant un pré carré dans lequel les parlementaires européens ne peuvent pas pénétrer pour faire bouger les choses.

Il a ensuite évoqué les difficultés qu’ils avaient rencontrées pour faire voter quelques unes de leurs propositions, face à une « levée de boucliers des allemands et de leurs amis qu’ils avaient réussi à ramener pour le vote ». Malheureusement, la proposition principale n’a pu être votée : l’institution en Allemagne d’un médiateur à l’image du défenseur des droits en France, qui aurait la capacité, en cas d’erreur de jugement ou de « diagnostic » du Jugendamt, de remettre en cause ce jugement et de refaire une analyse. « Seuls deux pays en Europe ne disposent pas d’un médiateur national ; l’Allemagne est l’un de ces deux pays. Sans cette possibilité de recours, il y a une inégalité de jugement et de traitement des citoyens européens sur l’ensemble du territoire européen ». Selon Philippe Boulland, ce médiateur, à condition qu’il ait un véritable pouvoir, serait la solution aux problèmes de divorces binationaux. »,

Philippe Boulland a ensuite abordé l’usage abusif et inadmissible du Mandat d’Arrêt Européen (MAE) par l’Allemagne en évoquant l’affaire Gilberti :

« …Il y a dans les procédures d’urgence, un recours trop systématique au MAE, comme cela a été le cas trop facile de Monsieur Gilberti qui relevait complètement d’accords binationaux qui se basaient uniquement sur des procédures civiles et non pas sur des procédures pénales. Là, on a squizé complètement dans le cas de Monsieur Gilberti, les procédures civiles pour arriver à une procédure pénale et au lancement d’un MAE, ce qui est inconcevable. C’est même inadmissible. C’est à dénoncer fortement… La procédure d’urgence, je vous rappelle ce que c’est. Quand un couple qui divorce s’entend pour la garde des enfants et se fâche après, si le parents allemand est de mauvaise foi, alors qu’il s’était entendu avec le parent non allemand pour qu’il passe des vacances en France avec les enfants, il peut dénoncer un rapt auprès du Jugendamt et un MAE est lancé… ».

Le député a ensuite souligné que désormais, beaucoup d’allemands se plaignaient également du Jugendamt et qu’on ne peut dès lors pas parler de discrimination en raison de la nationalité (NDLR : S’il est vrai que le Jugendamt sème la terreur parmi les allemands eux-mêmes, il n’en reste pas moins vrai que lorsque l’un des parents n’est pas allemand, qu’il soit père ou mère, il se verra quasi systématiquement et progressivement écarté de ses enfants par des moyens qui relèvent souvent de la torture psychologique.)

Une autre pratique très courante en Allemagne a également été évoquée : « lorsque le Jugendamt intervient, se trompe et juge et partie, conseille anormalement les tribunaux et aboutit à une conclusion qui est inique pour une famille, la procédure est complètement stoppée. Cela peut durer des années et rien n’est fait pour maintenir le contact entre le parent non allemand et ses enfants. « … c’est inadmissible qu’on rompe ce lien, quelque soit la procédure en cours… Après quelques années, on dit, il ne se voient plus, ils ne se connaissent plus, il n’y a plus de relations entre eux, donc on tranche pour confier la garde au parent allemand… Ce sont des procédures qu’il faut dénoncer et je vous assure qu’à la commission des pétitions, nous n’arrêterons jamais de nous battre pour cela. ».

Monsieur Boulland a finalement terminé son allocution en rappelant que le poids du Parlement Européen n’était pas décisif et a encouragé la médiatisation de cette affaire… ».

Intervention de Madame Marinella Colombo

Marinella Colombo a ensuite pris la parole pour faire quelques remarques à Philippe Boulland avant son départ pour se rendre là où d’autres affaires l’attendaient. Son attaché, Maxime Obé est resté jusqu’à la fin de la conférence. Après avoir pris connaissance du rapport de la délégation européenne qui s’est rendue à Berlin le 23 et le 24 novembre 2012, elle a encore une fois constaté « qu’il y a des demi vérités qui sont dites par les allemands et qu’en tant que demi vérités, ce sont des mensonges… ». Elle a pris pour exemple qu’ils « parlent du code civil allemand tout en se gardant bien de parler du code social et du Fam. FG, c’est-à-dire un code qui règle les décisions non contradictoires, ce qui est déjà tout un programme… ».

Elle a ensuite évoqué l’affaire de Monsieur Gilberti et a critiqué la manière dont l’information a été publiée. « On explique que c’est un papa qui n’a pas payé la pension alimentaire de façon à ce qu’on dise en France qu’il a effectivement commis un délit s’il n’a pas payé la pension alimentaire de ses enfants. Or, le problème est tout autre et on n’en parle pas. Ce n’est pas l’ex femme de Monsieur Gilberti qui réclame le versement de cette pension, mais l’état allemand. Grâce à la mesure de la Beistandschaft, Monsieur Gilberti, comme tous les autres parents non allemand est devenu débiteur à vie de l’état allemand. D’ailleurs, nous venons d’apprendre que la pétition qui a été déposée contre cette mesure vient d’être déclarée recevable parla Commission… ».

Après quoi, Marinella Colombo est revenue sur le MAE en apportant son témoignage personnel : « … Quand on dit, oui effectivement, il y a un usage un peu exagéré du MAE, vous savez, j’étais partie en Italie en 2008 en vacances avec mes enfants et le jour où mes enfants étaient avec leur père, j’ai été insérée dans la liste Interpol pour avoir enlevé mes enfants qui étaient avec leur père. Cela fait maintenant deux ans que mes enfants ont disparu en Allemagne, qu’on efface leur famille et toute leur culture italienne, tout comme pour plusieurs parents ici présents qui viennent témoigner le même fait… Alors vous comprenez, moi, je ne suis pas quelqu’un qui boit ou qui devient fou etc. Moi j’ai écrit un livre et quand je vous parle, je vous parle des lois et des codes allemands, parce que moi, ayant vécu dix ans en Allemagne, tout en parlant parfaitement l’Allemand, j’ai été discriminée. Je n’ai pas été discriminée parce que je ne comprenais pas la langue. J’ai été discriminée parce que justement, je comprenais ce qui était en train de se passer. Parce que quand, la dernière fois que j’ai eu la possibilité d’aller en Allemagne, c’est-à-dire, au mois de juin de cette année, je me suis retrouvée devant la juge de la cour d’appel qui implorait le Jugendamt de me faire rencontrer mes enfants que je ne voyais plus depuis un an et demi et qui étaient dans la pièce d’à côté ; et le Jugendamt qui répondait non, il faut faire une demande de visites surveillées ; et la juge qui continuait d’implorer ; alors comment peut-on dire que le Jugendamt est un service social qui est là pour apporter aide et soutien au juge ? Je l’ai vu de mes yeux. Il y avait la juge qui demandait au Jugendamt « s’il vous plaît, est-ce qu’on peut lui faire rencontrer ses enfants ? » ; et elle le faisait parce qu’elle savait que cette audience avait été médiatisée, parce qu’elle savait que le jour d’après, si je n’avais pas rencontré mes enfants, tout le monde l’aurait su… Et donc pourquoi continue-t-on à essayer de cacher la vérité ? Il y a des parents qui ne sont pas venus aujourd’hui, parce qu’ils ont peur, ils ont peur de terminer comme Monsieur Gilberti. Parce que sans rien faire, on peut se retrouver avec un mandat d’arrêt. Moi, je n’avais rien fait et je me suis retrouvée avec un mandat d’arrêt… je me suis retrouvée en prison… Alors que quelqu’un comme moi meure… Il n’y a pas besoin de se suicider pour mourir en prison (NDLR : Madame Colombo est italienne. L’Italie fait régulièrement l’objet de condamnations en raison de la surpopulation carcérale)… Et moi je ne peux pas oublier d’avoir porté deux enfants dans mon ventre. Je ne peux pas l’oublier… Et on essaye de nous faire de grands discours : normalement le Jugendamt travaille bien. Alors je vous dis, les couples allemands qui ont des problèmes avec le Jugendamt (moi aussi, parce que je connais la langue, j’ai vu des centaines de dossiers) ont toujours, ou bien une origine étrangère, ou bien des liens très étroits avec l’étranger. Il y a ici une femme, elle est allemande, qui a fait la faute de très bien s’entendre avec son mari français…

Alors, on parle de litige, quel litige ? Il n’y a pas de litige. Quand il y a un parent allemand qui regarde vers l’étranger, qui a de bonnes relations avec l’étranger, lui aussi est criminalisé. Alors vous comprenez… OK. Monsieur Philippe Boulland fait signe qu’il doit absolument s’en aller. Comme je vous l’ai dit, j’ai fait une analyse de tout ce qui est écrit dans ce rapport. Ce n’est pas l’émotion que j’essaye de laisser chez moi, mais c’est vraiment une analyse très claire très lucide de tout ce qui manque et de toutes les lois allemandes dont on ne parle pas.

Intervention de Monsieur Philippe Boulland

Avant de partir, Monsieur le député Philippe Boulland a confirmé qu’il connaît l’histoire de Madame Colombo et souscrit complètement à ses propos, mais qu’il faut comprendre que lorsqu’au Parlement Européen, il s’est agi de faire adhérer des parlementaires allemands à cette cause de lutte contre le Jugendamt et les mauvaises décisions du Jugendamt, leur première réaction a été de dire qu’ils ne pouvaient pas accepter qu’on mettent en avant une position allemande volontariste pour un problème de démographie ou de fiscalité etc.

« …Donc, nous nous braquons tout de suite nos collègues parlementaires allemands, alors que j’espérais que nous aurions au contraire une caution de leur part. Mettre en avant ce que certaines associations mettent en avant parfois de manière un peu outrancière les a complètement braqués et il a fallu que je me justifie auprès de ces parlementaires qui pensaient que j’épousais cette cause. Cela a été un obstacle flagrant à la discussion diplomatique et amicale que nous pouvions avoir entre nous… (NDLR : de brèves interventions de quelques secondes que nous avons pas entendues) Il ne faut pas non plus discréditer systématiquement à 100 % ces organismes là si on veut de façon législative ou diplomatique, atteindre un but qui est commun et qui est de défendre vos enfants et le lien que vous avez avec eux. C’est notre but commun que j’épouse complètement. ».

Intervention d’une maman allemande

Puis intervient le couple franco-allemand dont parlait Madame Colombo. C’est la maman qui est allemande qui prend la parole : « … Je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous dites que le Jugendamt ne fait pas que des choses mauvaises. Je viens d’entendre à la télé allemande il y a deux jours que le Jugendamt aura, à partir de janvier 2013, le droit, dans l’état de Badenwurtenberg, d’intervenir immédiatement dans les maternités pour retirer les enfants si par exemple, on l’informe d’un problème dans un couple.

Le Jugendamt n’existe qu’en Allemagne et vous ne pouvez pas dire : bon, la DASS fait certainement aussi des erreurs… Un bruit de fond a rendu quelques secondes de ses propos inaudibles. Le Jugendamt est protégé par toute la politique. Pour moi, le vrai problème, c’est le Jugendamt. Je vous demande vraiment de faire quelque chose contre ce système parce que ça ne peut pas continuer comme ça… On est des tas de parents ici qui se battent contre ce système depuis des années sans aucun résultat. On nous prend nos enfant, on nous prend notre argent, on devient pauvres ; le Jugendamt se fiche royalement des enfants et de leur bien-être. C’est comme ça en Allemagne, et c’est la vérité.

Monsieur Philippe Boulland répond une dernière fois avant de partir : « Je comprends tout à fait que vous puissiez avoir un avis tranché parce que votre défense passe par vos combats respectifs. Mais nous, nous ne pouvons pas afficher au Parlement européen et vis-à-vis de nos collègues européens ou au-delà du Parlement européen, une position aussi tranchée que celle que vous avez. Ce n’est pas possible. Donc si vous voulez tenir ce discours là à d’autres parlementaires qui se désintéressent complètement du Jugendamt, je veux bien, moi, je pense que je m’en occupe énormément, nous avons les mêmes perspectives, le même but et je suis là pour vous défendre, Madame Erminia Manzoni et d’autres parlementaires qui ont compris la problématique aussi. Le Jugendamt, c’est vraiment un problème intrinsèque à l’Allemagne, je suis tout à fait d’accord avec vous. Il faut trouver des solutions. Donc les solutions, moi je suis preneur de toutes les solutions que vous voulez. A notre stade à nous parlementaires, avec le travail législatif que nous avons à faire ou les recommandations ou les motions et tout l’arsenal législatif qui est en notre possession, nous sommes déjà limités. Mais si nous voulons un peu faire bouger les choses, il faut qu’il y ait de plus en plus de députés intéressés et concernés et interpellés par ces sujets là. Je suis tout à fait d’accord avec vous, mais je pense, je suis parlementaire, que de temps en temps, il faut mettre des nuances dans les propos. Mais sur le fond, je suis entièrement d’accord avec vous et je reste à votre disposition pleine et entière. ».

Intervention de Madame Nathalie Griesbeck

La Députée européenne membre de la Commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires internes, Nathalie Griesbeck, malgré un emploi du temps chargé, a elle aussi tenu à passer pour nous témoigner son soutien :

« … On se rencontre souvent sur Internet et vous êtes nombreux à me faire part de votre désarroi, de votre fureur et de votre désespérance par rapport à la situation que vous rencontrez. Je suis membre de la commission des libertés de la justice et des affaires intérieures et c’est sous cet angle que j’essaye d’apporter ma pierre à un édifice qui est compliqué à édifier en raison de la diversité des droits nationaux dans l’espace européen. C’est justement par cet appartenance à cette commission que j’essaye vraiment depuis de longs mois « d’actionner » les chose vers une harmonisation. Plus on sera dans un espace européen, plus il y aura des histoires d’amour entre personnes issues d’états membres différents avec bien sûr, des effets juridiques très importants. Donc, lorsqu’on m’a signalé, il y a longtemps déjà, les difficultés graves liées aux décisions du Jugendamt et donc de l’application de certaines des dispositions du droit allemand, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour rencontrer le plus d’interlocuteurs, solliciter très régulièrement Viviane Reding, la commissaire en charge de ces aspects là et j’ai aussi fait des éléments de médiatisation par rapport à ce que je trouve totalement inadmissible par rapport à cette mise en œuvre du Jugendamt, de décisions sur la situation des enfants de couples binationaux dont l’un au moins est allemand. C’est vrai que ce n’est pas toujours couronné de succès, mais lors de la dernière rencontre que j’ai eue avec la commissaire Reding, elle a eu une position qui était davantage une position de coopération par rapport aux actions que je tente, que je mène et que je poursuivrai.

Alors, on a envisagé, au travers d’une « interpellation » de la ministre de la justice allemande que j’ai sollicitée pour attirer, en tant que députée européenne, avec les collègues (il y a aussi des questions qui sont posées), l’attention des gouvernants allemands sur la situation de nombreuses familles.

Comme j’ai été sollicitée (je ne suis pas membre de la commission des pétition), je crois que vous avez vu Philippe Boulland, je lui ai dit qu’il fallait qu’il vienne même peu de temps pour apporter son témoignage par rapport aux travaux et à la mission qui s’est déroulée à Berlin. Mais pour en revenir à la coopération avec Viviane Reding, je pense qu’en travaillant avec les gouvernants allemands, peut-être qu’on pourra un peu bouger les choses.

Je finis ma phrase par rapport à ce que je disais, par rapport aux personnes qui me sollicitent, il y a aussi des allemands qui souffrent des décisions du Jugendamt. Donc, j’avance aussi cet argument là qui brise un petit peu le système qui consiste pour l’Allemagne, à considérer que quoi qu’il arrive, c’est le droit allemand et que le membre du couple qui ne l’est pas ne le concerne pas. J’ai des exemples de citoyens allemands qui souffrent de ces décisions. Que les allemands préfèrent s’adresser à des personnalités politique françaises ou, comme nous le verrons lors de l’intervention de M. Thuan, à des avocats français, cela mérite peut-être réflexion.

J’essaye donc, à la petite taille de mon action (mais c’est en travaillant ensemble qu’on aboutira peut-être enfin à une forme d’équité, à une forme de justice), de procéder de cette façon là. J’ai aussi interpellé les membres de mon groupe parlementaire de nationalité allemande et j’ai rencontré une sorte de mutisme qui n’est pas du tout de bon aloi. C’est la raison pour laquelle, si j’obtiens une réponse qui permet d’avancer concernant la demande que j’ai formulée auprès de la ministre de la justice, peut-être que ça fera un peu bouger les choses.

Je n’ai pas entendu tout ce qui s’est dit cet après-midi, mais peut-être qu’il y aura des actes, je pense qu’il faut qu’on aille sur un champ très très large, qu’on fasse un éventail très très large d’actions et j’ai aussi sollicité, ça peut paraître surprenant, mon gouvernement français pour attirer son attention sur le fait qu’on ne peut pas chercher à avoir une harmonisation juridique uniquement par rapport à ses petites affaires, mais que cette harmonisation juridique, même si elle est difficile à obtenir, surtout lorsqu’elle correspond à des situations concrètes de citoyens européens, passe par un travail de fond des gouvernants qui ne sont pas également directement concernés. C’est-à-dire que j’essaie de ne pas en faire une espèce de bataille exclusivement à l’encontre de l’un des états membres qui est l’Allemagne, mais d’en faire une question de principe sur « Quelle Europe voulons-nous ? ». Voulons-nous une Europe atomisée et rester en rade dès que surgissent des embûches juridiques et concrètes ? Ou bien voulons-nous plus d’Europe, une Europe qui puisse répondre aux difficultés. Au sein de la commission des libertés de la justice et des affaires intérieures, en lien avec la commission juridique, on a progressé sur d’autres plans ; Par exemple pour ce qui concerne la reconnaissance du choix du juge en matière d’affaires de divorces. Cela paraît être anodin, mais pendant longtemps, c’était très compliqué. Bien sûr, il faut qu’au départ, les gens soient à peu près d’accord, ce qui parfois disparaît au moment où il y a des mésententes, mais il y a des petites pierres qui sont apportées progressivement. Dans le cadre des décisions du Jugendamt, je pense qu’on doit progresser. On m’a au départ expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une juridiction au sens classique du droit et que c’était donc très difficile, puisqu’il s’agit d’une sorte d’organisme (… manque un mot que nous n’avons pas compris…), une sorte d’organe semi administratif. C’est administratif et pas juridictionnel. Et donc, que cela pouvait être une difficulté complémentaire. En fait, il y a des difficultés tout au long du chemin et cela ne change rien à la détermination de ceux qui sont face à vous pour essayer d’apporter des solutions qui, avant d’être individuelles, doivent être des solutions qui donnent un cadre juridique et une volonté d’harmoniser.

Voilà en quelques mots ce que je voulais apporter comme écho à ce sujet et je félicite ma collègue d’avoir organisé cette rencontre ici au Parlement européen de Strasbourg. ».

Intervention de Maitre Grégory Thuan

Madame Muscardini a ensuite repris la parole pour proposer aux parents de rédiger et de lui transmettre un résumé d’une à deux pages de leurs expériences. Ces résumés seront traduits en plusieurs langues puis reliés sous forme d’un recueil qui sera diffusé au sein du Parlement, ceci afin de lancer le débat entre les parlementaires.

Elle a ensuite passé la parole à Madame Vatteroni… (Interventions italiennes à traduire avant publication)

Monsieur Grégory Thuan, avocat … nous a exposé son point de vue d’expert.

« Merci aux organisateurs de cette rencontre, merci à Madame Colombo et surtout à Madame Muscardini, à Madame Angelilli et aux autres groupes parlementaires qui ont eu le courage d’organiser cette conférence qui déchire un peu plusieurs camps et qui tend à diviser, alors que l’objectif, je pense, est tout autre. Et justement, d’essayer de comprendre d’abord avant de résoudre ensuite…

Je voudrais souligner l’intérêt du sujet, parce que cela a déjà été dit, mais je voudrais le redire avec mes propres mots ; Puisque nous sommes quand même au cœur de la construction de l’union européenne, si vous remontez dans l’antiquité, vous constaterez que la base du droit s’est faite avec la construction autour de la cellule familiale, que ce soit dans le droit romain et même avant. Si vous faites en sorte que cette cellule familiale éclate, alors c’est le droit lui-même qui en pâtit. Et aujourd’hui, je pense que c’est un peu la situation que vous rencontrez et que des centaines voir des milliers de personnes qui représentent ces centaines voir ces milliers de pétitions rencontrent également. C’est une inexistence du droit. Vous êtes faces, à mon sens, à un déni de justice.

J’avais demandé à Madame Colombo si je devais ou si je pouvais participer à cette rencontre, car je suis l’avocat de nombreuses personnes qui sont ici présentes. Malheureusement ai-je envie de dire, puisque si vous faites appel à mon cabinet, c’est que vous rencontrez un problème grave. Je tiens d’ailleurs à saluer ici la famille de Monsieur Gilberti qui traverse une période très compliquée.

Alors je partirai de ma pratique personnelle en me basant sur des faits concrets, sur des affaires concrètes, sur des constats que j’ai pu faire sur un certains nombre de dossiers typiques qui révèlent selon moi, plusieurs problématiques que l’on rencontre avec la justice familiale en Allemagne. Et c’est vrai qu’il y a sur ce point là, une spécificité.

Je soulignerai également l’actualité du sujet, puisque je tiens ce document à disposition pour les députés européens ; Le 30 novembre dernier, donc le 30 novembre 2012, les « homologues » des députés européens, les membres de l’assemblée du Conseil de l’Europe ont adopté en session plénière, un rapport établi par la Commission des affaires juridiques et des droits de l’Homme, le rapporteur était Monsieur Christopher Chope du Royaume Uni, qui est intitulé « Droits de l’Homme et justice familiale ».

Dans ce rapport et c’est là l’intérêt, un certain nombre de dysfonctionnements sont pointés du doigt, mais concernent en fait plusieurs états dont l’Allemagne,la République Tchèque et en particulier, le Royaume Uni. Sur ce point, c’est dommage qu’il n’y ait plus personne des Commission, parce que j’invite vivement les membres de la Commission des pétitions à se rapprocher de leurs homologues de la Commission des affaires juridiques et des droits de l’Homme ou la Commission du droit social qui siègent régulièrement à deux pas d’ici. Pourquoi ? Parce qu’en faisant ainsi, vous pourriez peut-être soulever le débat à l’intérieur même du Conseil de l’Europe afin qu’un rapport sorte sur le problème. Parce que je ne comprends pas pourquoi cela fait des années que la Commissions des pétitions se bat un peu seule avec quelques députés européens par ci par là, mais de manière plutôt isolée en dénonçant ce problème, et pourquoi une institution comme le Conseil de l’Europe qui pourtant a une compétence véritable en la matière n’a jamais soulevé le problème. Donc c’est une piste, elle vaut ce qu’elle vaut, mais c’est toutefois une piste.

Je vous livre dès à présent la synthèse de mes constats à partir des dossiers que j’ai eu à traiter par l’intermédiaire de Monsieur Karrer.

Je fais une petite parenthèse sur Monsieur Karrer qui, comme vous le savez est actuellement détenu dans un centre pénitentiaire de la banlieue milanaise dans des conditions matérielles qui sont assez difficiles, l’Italie connaissant un problème systémique de conditions de détention plus que difficiles puisqu’elle fait régulièrement l’objet de condamnations par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour violation de l’article 3 et pour des conditions matérielles inhumaines en détention.

Lorsque j’ai rencontré Monsieur Karrer, je me suis posé la question « d’où sort-il, quelle mouche l’a piqué ? Il débloque complètement… Ce qu’il me raconte n’est pas possible… ». Et petit à petit, il m’a apporté plusieurs dossiers, puis d’autres dossiers sont arrivés par d’autres biais et j’ai réalisé que ce qu’il dénonce, c’est malheureusement, grosso modo la vérité. C’est vrai qu’il est dans l’outrance. Il est dans l’excès, dans la disproportion. C’est peut-être sa manière de voir les choses, mais en tout cas les faits qu’il dénonce se révèlent être en majeure partie exacts et c’est bien là le problème.

La synthèse de mes constats est relativement simple. C’est peu ou prou les mêmes que le Parlement Européen dans son document de travail du 28 janvier 2009 a lui aussi constaté.

C’est tout d’abord le manque de contrôle des juges allemands compétents sur les avis, sur les actions, sur les décisions que prend le Jugendamt. Parce qu’il ne faut pas perdre de vue et cela l’a un peu été cet après-midi, lorsqu’on parle des décisions, des jugements du Jugendamt, c’est inexact. Le Jugendamt ne rend pas de jugements. Celui qui rend un jugement, c’est le juge allemand compétent aux affaires familiales qui a in fine le pouvoir de dire exactement le contraire de ce que dit le Jugendamt, en tout cas sur le papier, dans la législation allemande. Mais il ne le fait pas.

Donc la question sur laquelle la Commission des pétition et la Commission des questions juridiques de ce Parlement devraient peut-être se pencher, c’est aussi, pourquoi les magistrats allemands (il faut directement poser la question à l’école allemande de la magistrature) ne font-ils pas leur travail et ne remplissent pas correctement leurs fonctions juridictionnelles en ne sanctionnant pas les avis qui sont prônés par le Jugendamt. Car ce ne sont que des avis, des avis qui ne lient pas le juge qui est seul habilité à décider in fine et à rendre une décision exécutoire. C’est là un point qui me paraît tout à fait important à soulever.

Le deuxième constat, ce sont les restrictions excessives et arbitraires, je le dis carrément, qui sont imposées aux parents étrangers (NDLR : non allemand) pour la plupart, pour maintenir un contact avec leurs enfants.

Sur ce point, il y a à mon sens deux éléments qui sont très préoccupants.

Le premier, c’est l’imposition souvent par les services du Jugendamt qui sont validés par le juge (en tout cas le juge ne dit rien à ce propos), d’utiliser la langue allemande lors des visites médiatisées (NDLR : visites surveillées) des parents étrangers de sorte que leurs conversations puissent être contrôlées. Ce n’est pas systématique, mais je l’ai rencontré dans plusieurs dossiers et ça, je pense que c’est quand même un problème extrêmement grave.

J’ai le cas d’un Monsieur qui s’appelle Wahid Ben Alaya qui réside en Allemagne et qui est de nationalité tunisienne. . Son ex épouse est également tunisienne et ils se parlent naturellement en arabe. Lors de la séparation, le Jugendamt se saisit de l’affaire, les enfants sont confiés à la mère, puis pendant une période à une famille d’accueil et enfin, de nouveau à la mère. Les visites de quelques heures accordées au père par ci par là sont médiatisées dans des conditions extrêmement strictes et on force le père à parler avec ses enfants en Allemand. C’est à mes yeux une violation qui est plus que flagrante, une violation manifeste de plusieurs droits fondamentaux et notamment du respect dû à l’éducation donnée aux enfants, au respect dû à la vie familiale et même à la liberté d’expression ! Droits qui sont garantis par le droit de l’Union Européenne, nous le verrons un peu plus loin.

Le deuxième élément que je trouve préoccupant, c’est que très souvent, de très nombreux parents qui s’adressent à moi et pas seulement des parents étrangers, c’est vrai qu’il faut aussi souligner le fait que les parents allemands sont aussi des victimes (NDLR : des allemands qui s’adressent à un avocat français qui ne parle pas Allemand pour défendre leurs droits à la CEDH… Il y a sûrement une explication à cela.) du Jugendamt et de la justice allemande en générale ; vous ne pouvez pas imaginer les dizaines et les dizaines et les dizaines de messages que j’ai reçus lorsque Monsieur Karrer s’est fait arrêté et c’était pour la plupart, des messages de parents allemands.

Le deuxième élément donc qui me paraît préoccupant, c’est l’inexécution ou l’impossible exécution matérielle des droits de visites en Allemagne lorsque le parent étranger dispose par chance de quelques heures toutes les deux semaines pour voir son enfant. Et là je pense que c’est notamment l’affaire de Monsieur Gilberti.

Monsieur Gilberti a deux enfants. Le juge allemand a bien voulu fixer un droit de visite médiatisé de manière périodique. Mais ce droit de visite ne peut pas être exercé du fait des agissements de mauvaise foi de l’autre parent. Et au lieu, pour le juge allemand ou pour les services du Jugendamt, de taper du poing sur la table et de dire « ça suffit maintenant, vous ne pouvez pas vous abriter derrière tel et tel prétexte pour ne pas amener vos enfants au centre de visites médiatisées, le juge et les services du Jugendamt ne font absolument rien, de sorte que le parent qui détient la résidence principale de l’enfant a un pouvoir exorbitant par rapport à l’autre. Ces agissements là ont été condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans une affaire française. C’est un arrêt Plasse – Bauer contre France en 2006 qui condamne la France à 20 000 € de dommages et intérêts et à revoir son système. Nous avons maintenant un décret qui est passé en 2012, il y a obligation pour le juge français, si il y a des difficultés, de contrôler et de condamner si besoin est, le centre chargé du point de rencontre. Cela me paraît là également une piste à explorer. (NDLR : Pourquoi ne pas envisager de transférer le droit de garde à l’autre parent si il n’est pas lui aussi aliénant ? Il semblerait que beaucoup de juges allemands optent pour cette solution, même en Bavière, lorsque bien entendu, il s’agit d’affaires familiales germano-allemandes). Cela me paraît aussi, pourquoi pas, une piste à explorer.

Le troisième constat que je fais, c’est que l’autorité parentale est trop facilement, en Allemagne, attribuée de manière exclusive au détriment de l’autre. En France et je pense partout ailleurs en Europe et j’en suis sûr, en Italie, le principe est que l’autorité parentale est l’autorité parentale conjointe. Sauf cas tout à fait exceptionnel, le juge peut transférer l’autorité parentale de manière exclusive à l’un des deux parents, mais dans des conditions très strictement encadrées par la loi et par la jurisprudence. Le problème avec l’Allemagne, est que j’ai la nette impression que le transfert peut se faire très facilement et rapidement. C’est aussi un problème de droits fondamentaux.

Le quatrième constat que je fait en analysant ces dossiers, c’est l’iniquité des procédures devant les juridictions saisies. En matière de référé dans le cadre d’une procédure d’urgence, selon le droit allemand applicable, c’est clair et net, je dispose des traductions officielles des décisions rendues par les juridictions allemandes, le parent allemand peut solliciter, par simple courrier, sans autre forme de formalisme, saisir le JAF (NDLR : le Juge des Affaires Familiales) compétent en la forme des référés, c’est-à-dire en urgence, afin que celui-ci lui attribue de manière provisoire certes, l’autorité parentale exclusive sur l’enfant. Et le juge, en quelques jours, voir même en quelques heures, je l’ai vu, le juge peut faire droit à cette demande, de manière unilatérale, sans convocation de l’autre parent et c’est en plus, une décision insusceptible de recours.

Alors vous allez me dire, et c’est d’ailleurs ce que m’a répondu le magistrat des liaisons français qui se trouve à Berlin (NDLR : Monsieur Valéry Turcey) : « Oui, mais ce ne sont finalement que des décisions provisoires… ». Sauf que dans les faits, vous constaterez que ces décisions provisoires ont tendance à s’éterniser et ensuite être validées, puisque plusieurs mois se sont passés (NDLR : plusieurs mois qui deviennent des années), validées par le tribunal compétent qui lui rendra sa décision avec une audience en convoquant préalablement les parties pour respecter le principe du contradictoire. Le mal était fait.

C’est là aussi un point sur lequel je pense que la Commission des pétitions qui fait un travail remarquable et formidable et je les salue, car cela ne doit pas être simple de convaincre politiquement leurs collègues de se pencher sur la question et de voter dans un sens ou dans un autre, mais, c’est vrai que je n’ai pas caché ma déception qui fut très profonde lorsque j’ai découvert le dernier rapport de la Commission, suite à la visite sur place à Berlin. Je trouve que ce rapport est vraiment un rapport à minima où l’essentiel n’est pas dit et je ne pense pas, c’est dommage que Monsieur Boulland ne soit plus là, je ne pense pas qu’avoir un ombudsman, même avec des pouvoirs élargis en Allemagne résolve les situations très épineuses que vous connaissez tous.

Enfin, un autre constat, c’est la pénalisation ou la criminalisation quasi systématique des parents récalcitrants qui ne veulent pas se soumettre à ces mesures. Ces mesures qui sont des mesures de visites contrôlées par les services du Jugendamt de manière très encadrée qui pourraient s’analyser en une torture psychologique et en utilisant au besoin des moyen de coopération pénales lourds. Et j’entends par là le mandat d’arrêt européen.

C’est une erreur, peut-être stratégique ou pas, mais c’est une erreur des autorités allemandes de pénaliser, de criminaliser ce type de dossiers, parce que ensuite, lors de l’application des procédures de retour en application de la Convention de La Haye et du règlement Bruxelles 2 bis, dans le cadre donc des enlèvements parentaux d’enfants, la situation va se retrouver bloquée du fait de la pénalisation du dossier.

Mais avant de me pencher plus en détail, il faut avant tout résoudre le problème de la compétence des institutions européennes pour discuter de la matière. Parce que la réponse de la Commission et de Madame Viviane Reding en particulier, il faut le dire, est totalement insatisfaisante. Toutes les questions qui sont posées à plusieurs reprises par Madame Muscardini, par Madame Angelilli, par Madame Mazzoni sur des cas précis, notamment le cas de Madame Colombo, les réponses apportées par la Commission sont insatisfaisantes. Elles visent uniquement à se débarrasser du problème en disant : « Finalement nous ne sommes pas compétents, puisqu’il n’existe pas en Europe un droit matériel de la famille. Le règlement Bruxelles 2 bis n’est qu’un instrument de reconnaissance au niveau procédural, mais ce n’est pas un instrument qui va dire quelle est, au sens du droit européen, quelle devrait être la notion d’intérêt supérieur de l’enfant. ». Non, ça vous ne le trouverez pas, effectivement, dans les instruments dérivés, droit communautaire, directives ou règlements.

Seulement, elle oublie de dire, à mon sens, et là c’est notamment le point de vue de Madame Mazzoni, elle oublie de dire que les objectifs maintenant, surtout depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, les objectifs de l’Union Européenne, c’est la protection et la promotion des droits de l’enfant, le Traité de Lisbonne ayant fixé à l’Union Européenne l’objectif de promouvoir les droits des mineurs.

Dans ce cadre, la Commission aide à protéger, à promouvoir, à garantir les droits de l’enfant, dans toutes les mesures et politiques européennes internes et externes qui ont un effet sur eux. Et lorsque les états membres appliquent le droit de la famille, ils mettent en œuvre en fait, l’un des objectifs de l’Union Européenne. D’où l’application, à mon avis, de toutes les dispositions de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne, dont en particulier, l’article 24 paragraphe 3 qui dispose que tout enfant a le droit d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à son intérêt.

Les autres dispositions de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne, ce sont l’article 7, le respect de la vie privée et familiale, l’article 20, l’égalité en droit, l’article 21, la non discrimination, l’article 24 que je viens de citer, l’article qui garantis la libre circulation des personnes, puisque c’est en fait ce que reproche Madame Colombo dont je suis l’avocat dans le cadre de la procédure que nous avons déposée à Strasbourg. C’est ce que reproche Madame Colombo aux autorités allemandes notamment, puisque dans le jugement qui a refusé à Madame Colombo de s’installer à Milan, il est expressément fait mention de ce que le droit à la liberté de circulation des personnes est subordonné au droit des enfants de vivre de manière stable en Allemagne.

Alors là, je pense que nous sommes en plein dans le champ de la compétence de l’Union Européenne et j’espère que cette pétition va aboutir à des réponses plus satisfaisantes de la part de la Commission Européenne de Bruxelles.

Et enfin, il y a dans la Charte des Droits Fondamentaux, le droit des handicapés. Les états membres de l’Union se sont engagés à promouvoir à respecter et à garantir le droit des handicapés.

Et là je voudrais mentionner une affaire tout à fait topique, typique de la réaction des juridictions allemandes, c’est l’affaire de Monsieur Joly qui est ici présent. Dans les décisions rendues par les juridictions allemandes, il y est aussi dit de manière très claire que la résidence de la fille de Monsieur Joly doit être, DOIT être, PAS peut être, attribuée à son ancienne compagne, au motif que Monsieur Joly souffre d’un handicap physique et notamment d’une cécité. Le juge ne se cache pas, au moins il le dit, c’est clair et net, donc il décide de prendre cette mesure discriminatoire qui m’apparaît totalement injustifiée, injustifiée notamment au regard des instruments de l’Union Européenne.

Donc il est inexact de dire, comme le fait la Commission, que le droit matériel de la famille et notamment donc l’intérêt supérieur de l’enfant, l’unité de la cellule familiale, le respect du droit à une vie familiale est hors le champ d’application et de contrôle de l’Union Européenne.

Alors maintenant sous l’angle de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, c’est essentiellement les fondements juridiques suivants : l’article 8 de la Convention qui garantit le droit au respect de la vie familiale, l’article 14 qui interdit toute discrimination, l’article 10 qui garantit le droit à la liberté d’expression, l’article 6 qui garantit le droit au procès équitable, l’article 13 qui garantit le droit à un recours effectif. Vous pouvez prendre ces articles de manière isolée ou vous pouvez les combiner entre eux.

Ce qui est intéressant avec la Convention Européenne des Droits de l’Homme, c’est qu’elle constitue le dénominateur commun à l’ensemble des états européens, donc les vingt-sept états membres de l’Union Européenne. Et ce qui est aussi intéressant avec cette Convention Européenne des Droits de l’Homme, c’est que, vous constaterez si vous lisez la Charte des Droits Fondamentaux, qu’en son article 53 paragraphe 2, il est expressément fait mention de ce que les droits garantis par la Charte des Droits Fondamentaux ne peuvent pas être interprétés en de çà des standard imposés par la Convention Européenne des Droits de l’Homme et la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Donc, avec la CEDH, vous êtes vraiment dans les standards minimales du respect des Droits de l’Homme en Europe.

Et donc les violations qui sont constatées, ou en tout cas que moi j’estime avoir constatées au fur et à mesure de l’analyse des dossiers, je l’ai dit, c’est l’iniquité des procédures, l’iniquité des procédures internes, la non convocation systématique aux audiences des personnes concernées, l’information par simple lettres rédigées en Allemand seulement de l’objet des procédures et l’impossibilité de faire valoir utilement ses droits en temps utile devant le juge allemand compétent.

Sur le plan du respect du droit à la vie familiale, je considère que les juridictions allemandes ont une vision très particulière de la notion d’intérêt supérieur. J’estime que cette vision est une vision très parcellaire en fait de ce qu’est la notion d’intérêt supérieur de l’enfant au sens de la jurisprudence très abondante en la matière de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Puisque c’est vrai, je suis tout à fait d’accord avec ce qu’a dit tout à l’heure Madame Colombo, j’ai la nette impression, à la lumière du droit national allemand et au vu de la jurisprudence rendue par les tribunaux allemands, la notion de l’intérêt de l’enfant, c’est non pas de s’épanouir et d’entretenir des relations avec ses deux parents et d’intégrer et d’entretenir une double voir une triple culture, mais c’est avant tout de se stabiliser sur le sol allemand. Et si l’on veut qu’il se stabilise sur le sol allemand, on doit donc, aux yeux des juridictions allemandes, attribuer le plus possible, le droit de décider du lieu de résidence de l’enfant au parent qui lui, réside de manière stable sur le sol allemand.

J’irai même jusqu’à dire, sans faire dans la polémique, que j’ai des fois l’impression, quand je lis les décisions allemandes et d’un point de vue d’avocat, qu’en fait, on souhaite que l’enfant soit principalement résident en Allemagne, qu’il ait le moins de contacts possible avec son parent, qu’il parle principalement la langue allemande et qu’il intègre l’ensemble des valeurs allemandes.

Enfin, une troisième série de violations constatées, c’est la violation du droit au respect des biens. Là, je voudrais vraiment finir en quelques secondes sur le système de la « Beistandschaft » qui consiste en fait, pour les services du Kreis Jugendamt, à se subroger aux droits du parent allemand, à lui payer une qui est fixée selon une nomenclature préétablie par les services du Jugendamt qui est ensuite avalisée par une décision d’un juge allemand pour réclamer ensuite au parent débiteur de cette pension, le solde de tout compte.

Et là je vois un gros problème, puisque si le juge allemand a validé le principe et le montant de la pension alimentaire et si sa décision est assortie d’un titre exécutoire européen en vertu d’un règlement du 21 avril 2004 sur les créances non contestées, alors là, la messe est dite. Il n’existe aucun recours pour le parent débiteur de faire annuler cette décision. C’est là je pense une autre violation des droits fondamentaux et également du droit de l’Union Européenne.

Encore deux petites minutes pour parler de l’émission abusive de Mandats d’Arrêt Européens. C’est là encore le cas de Monsieur Gilberti qui, pour une affaire qui relève en principe exclusivement du droit civil et des juridictions civiles, l’Allemagne n’a pas hésité une seule seconde, sans préalable et sans avoir recours au mécanisme qui existe pourtant entre l’autorité centrale allemande et l’autorité centrale française qui représentée dans ce cas là par le Bureau de Recouvrement des Créances Alimentaires, l’Allemagne n’a pas hésité à émettre un Mandat d’Arrêt Européen qui a about à l’incarcération d’un honnête homme, qui a abouti à un préjudice moral et matériel pour lui puisqu’il a dû arrêter son travail et qu’il est dans la crainte quotidienne de devoir être remis manu militari menottes aux poignets aux autorités allemandes pour être jugé

Si l’on peut critiquer l’Allemagne pour avoir émis un tel mandat d’arrêt européen, il ne faut pas aussi perdre de vu qu’on peut aussi critiquer l’état qui est sensé mettre à exécution un mandat d’arrêt européen. C’est ce que j’ai en vain tenté de faire devant les juridictions françaises. J’ai également, pour l’instant en vain, tenté d’alerter les autorités de l’exécutif et les autorités législatives de mon pays.

Et je regrette que Madame Griesbeck ne soit pas là car c’est avec une sénatrice remarquable, Madame Joëlle Garriaud-Maylam, l’une des rares femmes députés et sénatrices à faire en sorte de toujours remettre sur la table ce débat.

Donc si l’on doit critiquer l’Allemagne pour avoir osé émettre un tel mandat d’arrêt, les critiques sont aussi partagées avec l’état qui est requis, c’est-à-dire la France, pour ne pas avoir fait la part des choses et pour avoir mis à exécution un mandat d’arrêt européen, alors que cela méritait tout au plus une amende en matière civile uniquement.

Je vous remercie.

Intervention de Monsieur Maxime Obé

M. Maxime Obé, assistant de M. le Député Philippe Boulland intervient.

« Nous avions déjà demandé aux parents de nous transmettre un résumé de leur histoire présenté sous la forme d’un tableau, ce qui nous a permis de mieux analyser les différents cas avant de nous rendre à Berlin. Ces résumés nous ont permis de rédiger les différentes critiques qui sont exactement les mêmes que les vôtres (NDLR : M. Obé s’adresse à M. Thuan) et notamment concernant la procédure d’urgence. Mais c’est vrai que le point qui fait défaut pour pouvoir intervenir auprès de la Commission européenne principalement, c’est cette fameuse compétence et c’est la réponse qu’on a régulièrement reçue : l’application de la Charte européenne des droits européens se fait lorsque le droit européen est appliqué. Je pense que c’est la faille qu’il faut trouver pour pouvoir enfin demander clairement des réponses à la Commission européenne. Un an et demi (NDLR : ou peut-être un mois et demi, nous n’avons pas bien entendu) auparavant, nous avons déposé 15 questions écrites à la Commission européenne, chacune portant sur un aspect différent en essayant de mettre en avant le droit européen. Dix questions sur les quinze ont été acceptées et malheureusement, les cinq questions les plus importantes ont été rejetées au motif qu’elles ne relevaient pas de la compétence européenne.

Madame Griesbeck ne le sait peut-être pas, mais la réponse (NDLR : nous supposons, la réponse à la sollicitation de Madame Griesbeck – voir son intervention) de la ministre de la justice allemande vient d’arriver chez Madame Reding. La réponse disait qu’en fin de compte, depuis la mission à Berlin, les choses s’étaient améliorées et que la justice allemande examinait de plus près les décisions prises par le Jugendamt. Mais en général, la majeure partie de la réponse concerne le fameux document de travail de la Commission des pétitions de 2009 qui est sur le site Internet du Parlement et que les allemands souhaitent voir retirer, ce qui ne sera pas fait puisqu’il s’agit d’un document officiel.

Enfin, je voudrais terminer sur la pétition sur le « Beistandschaft » qui est en cours de recevabilité (NDLR : Au moment où nous publions cet article, la pétition a été déclarée recevable et a donné lieu au lancement d’une enquête de la Commission européenne)… »

Madame Colombo intervient pour dire que cette pétition avait déjà été acceptée depuis le 30 novembre 2012.

« Elle a été déclarée recevable, mais attention, elle a été déclarée recevable par son secrétariat. C’est le premier tri qui a été fait, mais la réponse du secrétariat, depuis plusieurs mois déjà, c’est de déclarer la pétition recevable, d’envoyer le document de travail (NDLR : qui a fait suite à la délégation qui s’est déplacée à Berlin en novembre 2012) et de fermer ensuite la pétition, sans débat et sans aucune intervention. Et c’est encore une fois la proposition qui a été faite par le secrétariat de la Commission des pétitions. Et cela fait des mois que Monsieur Boulland demande des explications sur ces cas. Il y a des freins au sein du Parlement européen, parmi les députés, mais également des freins du secrétariat de la Commission des pétitions que nous dénonçons régulièrement, mais tout ça c’est interne et personne ne le voit. Donc quand on communique, pas forcément sur tout, c’est vrai que ça ne ce sait pas.

Je termine sur deux derniers points. Lorsque la majorité était de son parti politique, Monsieur Boulland a saisi le ministre des affaires étrangères et notamment Monsieur Laurent Wauquiez qui est très germanophile, afin d’essayer de débloquer la situation politiquement, toujours sans communiquer vers l’extérieur car c’est une question de diplomatie. Et c’est vrai que la réponse a toujours été : ce n’est pas actuellement le moment, notamment lors des négociations au plan européen, d’évoquer de tels sujets qui pourraient fâcher.

Pour finir, pour essayer d’éclairer la proposition et je suis tout à fait d’accord avec vous, Monsieur Thuan sur la qualité du document final de la Commission des pétitions, Madame Mazzoni l’a dit, 1 an et deux mois pour sortir un tel document, c’est ridicule. Malheureusement, nous devions faire face à la démocratie. Il devait y avoir un vote qui devait donner lieu à une acceptabilité. Ce n’était pas une question de couleur politique, c’était une question de nationalité. C’est dommage, puisque c’est ce qu’on évité de faire depuis maintenant deux ans, de porter le débat au niveau national. Le problème, c’est que sur les 50 propositions que nous avons faites, seules 24 sont passées sous forme d’amendement car toutes les autres ont été jugées incompatibles avec les pouvoirs du Parlement européen sur la question.

C’est pour cela que ce que vous voyez, c’est comme le dit Monsieur Boulland, l’accord à minima. Et encore, sur les 24 propositions, seulement les trois quarts ont finalement été acceptés. Et pourquoi la proposition principale d’instituer un Défenseur des Droits pour l’Allemagne a-t-elle été refusée ? C’est à cause de ce problème de compétence. Si on pouvait, on ferait tout ce que vous avez proposé, poser ces questions, intervenir directement. Et Madame Garriaud-Maylam a plus de pouvoir pour saisir les autorités françaises, de part sa fonction de parlementaire. Mais nous, on a du mal à faire porter le débat ici, parce qu’il y a ce fameux problème d’application de la Charte des droits fondamentaux qu’on n’arrive pas à dépasser.

Alors que par ce biais du Défenseur des droits en Allemagne, on peut contourner cette barrière de la compétence.

En France, le Défenseur des droits peut avoir accès à tous les documents possibles. On a eu des plaintes d’avocats qui ne pouvaient pas accéder au dossier de leurs clients auprès du Jugendamt.

Le Défenseur des droits peut revenir sur une décision de justice et en fin de compte, constituer un ultime recours, ce que vous avez par deux fois dénoncé, notamment le Beistandschaft qui ne permettait aucun recours sur la décision des pensions ou l’iniquité des procédures et notamment la procédure d’urgence.

Donc c’est pour ça, ne vous fiez pas aux apparences, lorsqu’une proposition paraît modérée, il y a déjà derrière énormément de travail pour essayer de la faire passer.

La proposition du Défenseur des droits en Allemagne de Monsieur Boulland était la seule proposition qui puisse être proposée par le Parlement ici. Cela ne sert à rien de faire des propositions qui ne seront jamais acceptées parce qu’on nous oppose un problème de compétence. On a voulu faire une proposition qui soit applicable directement.

Malheureusement, cette proposition a été rejetée à une voix près car des députés ont trouvé que cela allait trop loin, alors qu’ils étaient d’accord sur le problème du Jugendamt. Il nous soutenaient sur toutes les autres propositions, mais sur le fait qu’on voulait obliger l’Allemagne à avoir un Défenseur des droits au niveau européen, on nous a répondu que c’était aller trop loin. Ce défenseur des droits allemand aurait fait partie d’un réseau, le réseau des médiateurs européens, un réseau où les médiateurs des autres états peuvent discuter avec le médiateur national et intervenir. Cela n’aurait pas été un médiateur allemand isolé et les autres médiateurs européens auraient pu intervenir auprès de leur homologue allemand.

Intervention de Monsieur Arnaldo Ferragni

Monsieur Arnaldo Ferragni, collaborateur de Madame Muscardini, a pris ensuite la parole pour confirmer qu’il y a effectivement également des obstacles au sein du secrétariat de la Commission des pétitions. Il a donné pour exemple la pétition de Madame Colombo qui a été remise une première fois avec plus de deux cent signatures.

« A la session suivante, nous avons consigné au secrétariat plus de deux mille signatures pour soutenir la même pétition. Tous les documents qui sont sortis du secrétariat de la Commission parlent exclusivement de 235 signatures. Nous avons écrit, Madame Muscardini a signé des lettres disant que ses collaborateurs ont consigné personnellement au secrétariat… (NDLR : les nouvelles signatures). Le secrétariat répondait : Oui oui oui, en effet, c’est vrai, mais jamais ces chiffres sont sortis sur des documents du secrétariat de la Commission. Je ne connais pas la raison, mais c’est un fait, on ne peut pas faire savoir qu’une pétition de ce type la a été soutenue par plus de deux mille signataires.

Deuxième élément que je confirme, c’est l’attitude de la Commission. Vous avez raison Monsieur l’Avocat. Vous avez parfaitement raison. Nous avons reçu cinq réponses de la part de Madame Reding qui expliquait que tout était en règle et que la Commission n’avait pas de compétences. Nous avons également essayé de démontrer la symétrie entre les allemands et ceux qui font recours contre les décisions de la magistrature. Rien à faire, absolument rien à faire. Quelqu’un a dit, mais c’est peut-être un peu trop malicieux, qu’il suffirait de changer le chef de Cabinet de certains Commissaires. Quelqu’un d’autre a dit qu’en effet, le Parlement devrait être beaucoup plus précis sur les motivations que vous venez par exemple de formuler.

Le troisième élément se réfère à l’affirmation faite par l’avocat Sarno, lorsqu’il dit qu’une action devrait être menée au niveau des institutions européennes, mais également dans les différents pays qui constatent ces difficultés pour certains de leurs citoyens. On vient également de dire qu’il y a un conflit de confiance majeur par rapport au passé peut-être. Le … (NDLR : un mot incompréhensible) de Milan ne confirme pas cette affirmation, tant de la part de la magistrature pénale que de la magistrature des mineurs. Je voudrais rappeler que le Président (NDLR : le président du tribunal), au début de l’affaire de Madame Colombo, lorsque son avocat avait affirmait à maintes reprises que la Convention de La Haye n’avait pas été respectée, le Président a fini par poser la question : Monsieur l’avocat, qu’est-ce que c’est cette Convention de La Haye ? Vous ne l’avez pas ? Pourriez-vous me l’envoyer ? Voilà, c’est ça la réalité dans certains tribunaux. C’est vrai qu’il faut mener une action assez forte, pertinente et dure au sein des institutions européennes, mais il faut aussi une action au niveau national.

Merci.

Intervention de Maitre Grégory Thuan

Monsieur Thuan a ensuite repris la parole.

« Sur la « Beistandschaft », je pense que la Commission est tout à fait compétente pour s’emparer du problème, puisque là, on peut invoquer le règlement que j’invoquais tout à l’heure, qui est le règlement du 21 avril 2004 modifié en 2005 et qui porte sur les créances non contestées. Les créances alimentaires font partie des créances non contestées au sens du droit de l’Union européenne. Il y a aussi ce nouveau règlement d’avril 2009 me semble t-il (NDLR : il n’était plus très sûr de la date de publication du règlement) sur l’exécution des décisions qui portent sur les obligations alimentaires. Donc nous sommes en plein dans le champ d’application et que ça, ça devrait passer assez facilement le filtre. Après, c’est vrai que l’écueil principal, vous l’avez dit, c’est de faire en sorte que la Commission se déclare compétente pour juger des décisions rendues par des juridictions nationales sur des questions de pur droit national.

Un argument serait de leur dire que l’un des objectifs de l’Union européenne étant la protection des droits de l’enfant, l’état membre pris individuellement est susceptible d’être tenu de faire en sorte de réaliser cet objectif là (pour quoi avoir hésité sur les mots est tenu, pourrait être tenu ?). Le lien, même ténu existe et c’est vrai qu’avec un effort de lecture de la par de la Commission européenne, cela est tout à fait possible. Après il est aussi possible qu’il s’agisse d’une question de personnes. Si le chef du Cabinet ne veut rien entendre, c’est un autre problème, c’est un autre débat.

Une troisième remarque, c’est qu’à mon avis, la lumière peut très bien venir de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. C’est souvent elle qui fait bouger les lignes, c’est souvent elle qui pousse sa sœur, l’Union européenne dans un sens qui plus protecteur des droits fondamentaux. D’autant plus que comme vous le savez, il y a des négociations qui sont très intenses entre le Parlement européen, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le Conseil européen, la Commission de Bruxelles et le Comité des ministres, pour que l’Union européenne signe et ratifie une bonne fois pour toute ce fabuleux instrument qui est la Convention Européenne des Droits de l’Homme (demander pourquoi ? ce n’est pas déjà fait ????).

Si l’Union ratifie cette convention, les choses pourront être plus simple. Mais la encore, si vous regardez la jurisprudence de la Cour, vous constaterez que contre l’Allemagne, il y a très très peu d’affaires. Depuis toutes ces années, tout le monde se pose la question, moi le premier et même en interne. Je suis un ancien conseiller référendaire de la Cour Européenne des Droits de l’Homme en charge des affaires françaises et j’ai évidemment regardé ce qui se passait chez nos collègues allemands. Force est de constater que malgré la masse de requêtes déposées contre l’Allemagne, il y a TRES peu d’affaires qui concernent l’Allemagne. Et dans ce « TRES PEU » d’affaires, TRES TRES peu d’affaires concernent le respect du droit à la vie familiale. Pourquoi ? Je n’en sais strictement rien. Y a t-il un filtre au niveau du juge allemand, au niveau des juristes référendaires ? Je ne sais pas, mais c’est un fait. Si vous comparez par exemple avec un pays comme l’Italie, vous verrez que l’Italie se fait très régulièrement condamner pour violation de l’article 8 dans des cas qui sont très sérieux et notamment, au motif que les services sociaux en Italie, dans certaines régions d’Italie ont des pouvoirs exorbitants et que le juge ne fait pas suffisamment bien son travail et qu’il valide systématiquement les avis émis par les services sociaux. Si vous êtes intéressés, je peux vous fournir toute une série d’affaires que je connais particulièrement bien.

Donc, vous pourrez constater qu’il y a beaucoup d’affaires contre l’Italie, qu’il y a énormément d’affaires contre la République Tchèque, contre la Slovaquie, contre tout un tas de pays, mais il y en a très peu contre l’Allemagne, et en tant que français, je dois bien le dire, il n’y en a pas une seule qui aboutit à un arrêt de violation contre la France. Pourtant, moi qui pratique en droit interne devant le juge des enfants (demander si ce n’est pas les juridictions familiales ou le juge des affaires familiales), je voit très bien qu’il y a des cas où il y a des violations flagrantes, mais ça n’aboutit pas devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Intervention de Monsieur Niccolo Rinaldi (conclusion)

Monsieur Thuan reprend la parole :

Oui, c’est une question nationale. Vous l’avez fait vous-même Monsieur Joly, vous avez recensé toutes les questions écrites depuis 1995, c’est-à-dire depuis presque une vingtaine d’années…

C’est vrai qu’une présence consulaire est nécessaire. C’est ce qu’à obtenu récemment Madame Colombo et c’est vrai que cela met un peu de pression sur les juges…

Plus de 4 heures après, Monsieur… prend la parole pour conclure et mettre fin à cette rencontre.

« C’était aujourd’hui une longue journée. On a commencé à 9 heures avec le prix Nobel pour tout ce qui a été achevé par l’Union européenne en son sein, on a beaucoup votés. Parmi ces votes, on a voté un rapport sur l’état des droits de l’homme au sein de l’Union européenne, nous avons donné le prix Zakharov à deux activistes des Droits de l’Homme en Iran… et puis ici (NDLR : il tapote avec sa main sur la table.)Et ce que je vois, c’est des citoyens avec beaucoup de souffrance. J’imagine que chacun d’entre vous pourrait raconter encore toute une histoire, tout un parcours, toute une vie… Beaucoup de frustration, de sentiments d’injustice… et de non protection de cette Europe qui pourtant est là, qui pourtant se fait, qui prend beaucoup de décisions… Je pourrais vous lire la liste de ce que nous avons voté aujourd’hui (NDLR : il prend ses dossiers) : la taxe sur les transactions financières, bureau des statistiques européennes, aides macro financières etc. Mais là on touche, c’est ce que je sens, une sorte de zone noire de l’Europe. Là la protection n’arrive pas. On se sent seul. Mais vous n’êtes pas seuls, vous êtes avec d’excellentes personnes comme Maître Thuan, c’est-à-dire des juristes qui explorent des possibilités, toutes les possibilités dans un domaine qui devrait être politique et il n’y a pas encore de décisions politiques. Alors, moi je ne suis pas juriste et j’essayais d’écouter et de suivre les argumentations.

Il est clair que dans la construction de la loi européenne, comme dans celle du Conseil de l’Europe, on peut trouver sans aucun doute des pistes. D’un autre côté, il est clair que nous souffrons de l’absence d’une base légale pour un droit de la famille. C’est probablement le dernier domaine pour lequel le désir de conserver la souveraineté nationale reste très très fort. Comment tout cela va s’organiser avec la Charte européenne des droits de l’homme et avec la liberté de circulation, avec un concept au-delà des normes de bon sens et de dignité, ce n’est pas quelque chose d’évident, comme vous l’avez très bien raconté.

Sarah me l’a fait remarquer, comme me l’a aussi dit un collègue allemand de mon groupe, en Allemagne, le Jugendamt est quand même reconnu comme quelque chose de socialement utile par la plupart des personnes ; beaucoup de personnes qui ne connaissent pas toutes ces choses et qui ont une image superficielle du Jugendamt qui est là pour la protection des enfants etc. Alors dès lors que cette reconnaissance sociale par l’opinion publique est là, tout est plus difficile pour essayer de changer. Moi, je pense que c’est un défi qu’il faut relever en empruntant deux pistes. Une piste, Maître Thuan l’a évoquée, est d’essayer de répertorier tous les cas et d’essayer de trouver les moyens, au niveau de la jurisprudence et au niveau des lois, pour améliorer la situation et tout au moins, pour lentement corriger les abus, mais l’état des abus est énorme (NDLR : nous supposons, le nombre et la gravité des abus). J’ai noté toute une série de choses incroyables. « L’enfant ne doit pas quitter le sol allemand… » ; C’est abominable d’entendre ça en Europe au 21ème siècle ! Et pourtant, c’est la réalité. Alors, comment contourner ce genre de pratiques par la voie légale, c’est un défi, une démarche qu’il faut faire.

L’autre piste est un travail de persuasion politique, de pressions, de sens de la décence qu’on devrait essayer, avec des efforts de persuasion, de mettre (NDLR : nous supposons d’inculquer aux…) dans les autorités allemandes. Je pense que l’explosion de ces situations est toujours un atout très important. Plus ces abus deviennent publics, plus on en parle au sein de la Commission européenne, plus on arrivera, je pense, à mettre l’Allemagne et les autres autorités devant leurs responsabilités. Le sens de la réputation est quand même toujours très fort. Soit on n’en parle pas et cela reste un secret, soit on en parle et cela peut évoluer positivement.

Il y a une sorte de complicité bizarre entre les autorités nationales et les autorités des pays qui sont concernées. Il y a une sorte de pacte et ça c’est mon impression, entre tous les états membres, que sur ces questions de droit de la famille, on ne veut pas entrer dans des hostilités, on ne veut pas interférer. Alors que reste –il ? Les livres, les débats, les questions écrites, les pétitions, les recours devant la Cour de Strasbourg… Hier l’Ambassadeur (… mot inaudible) m’a dit que le Conseil de l’Europe a créé une petite cellule de réflexion sur la question du Jugendamt. C’est tout à fait nouveau, (… quelques mots inaudibles) et peut-être qu’un jour, on aboutira à un projet de convention dont le Jugendamt sera l’objet principal, mais il m’a confirmé qu’effectivement, ces choses constituaient encore un tabou parmi les milles choses dont on s’occupe en Europe.

Cristiana Muscardini vous a par exemple dit au début de cette séance, que nous avons eu une sorte d’interférence pour tenter d’empêcher ce séminaire. C’est une toute petite chose et je n’en ferais pas toute une polémique, cela dit, c’était quand même un peu bizarre, j’ai entendu l’embarras du Président allemand pour demander de ne pas trop foncer, pour ne pas trop faire d’histoires, créer des polémiques avec un certains nombres, c’est-à-dire avec deux délégations parlementaires. Mais tout cela s’est fait avec beaucoup de légèreté et de courtoisie et je n’insisterais pas trop. Evidemment, s’il s’était agi du Jugendamt de l’Estonie ou de la Slovénie, il n’y aurait eu aucun problème, mais les rapports de force existent et ont toujours existé, il ne faut pas être naïfs.

(NDLR : quelques mots sur son emploi du temps…)

Je salue votre courage, dans la mesure du possible, vous pouvez compter sur notre soutien. Nous n’avons pas, comme cela l’a été dit, des instruments politiques immédiats de (NDLR : mot inaudible), nous ne pouvons pas demander une directive européenne et c’est ce qu’il faudrait faire, mais nous n’avons pas la base légale, mais je le répète, dans la situation présente, je vois comme pistes, le travail légal et l’exposition médiatiques, politiques, avec toutes ces initiatives qu’on est en train d’entreprendre dans nos pays respectifs.

Je vous remercie.