Alain Joly, un Papa discriminé tandis que sa fille est retenue en Allemagne dans une situation préoccupante

Alain Joly, Français, vit avec une ressortissante allemande à Augsburg en Allemagne. C. nait de cette union le 21 mars 2006. M. Joly est handicapé visuel. Quoique presque aveugle, il est complètement autonome et a élevé sa fille quasiment seul pendant les trois premières années, la mère présentant des troubles psychiques préoccupants (tentative de défenestration, automutilation, troubles alimentaires, angoisses…).

En août 2008, sa compagne annonce à M. Joly qu’elle vient de perdre un second enfant qu’elle attendait. Elle veut absolument en avoir un autre tout de suite, ce qu’il refuse, au vu de son état. Elle le menace alors, si celui-ci reste sur sa position, de se faire mettre enceinte par un autre homme. Ce qu’elle fait en octobre 2008, sans l’en informer.

Conformément au projet commun de s’installer et de vivre en France, M. Joly se rend à Rouen en janvier 2009 pour se présenter à un entretien d’embauche. A son retour en Allemagne, il constate que sa compagne est partie avec leur fille. C’est seulement en avril 2009, devant le juge des affaires familiales allemand et en la voyant enceinte, que le père de C. apprend que son ex-compagne avait mis sa menace à exécution deux mois après l’avoir proférée…

Depuis cette date, M. Joly, qui vit et travaille à Rouen, se bat pour garder le contact avec sa fille, subissant humiliations et discriminations en raison de son handicap et de sa nationalité. Pire, il subit une véritable torture qui consiste tout à la fois à l’intimider en l’incitant à ne rien tenter sous peine de représailles et à lui donner espoir en lui faisant croire que certaines personnes sont à ses côtés. Ainsi, on essaye de l’amener à commettre une faute ou à l’épuiser moralement et financièrement afin de couper progressivement tout contact avec son enfant.

En mai 2009, une première décision dite provisoire tombe, accordant la garde à la mère et une expertise psychologique est ordonnée. La juge dit cependant clairement que l’expertise psychologique n’a pour but que de déterminer si il y a lieu ou non d’accorder un droit de visite au père (sans remettre en cause le droit de garde de la mère). Elle reproche à M. Joly de raconter des inepties, et affirme que son handicap visuel diminue grandement ses capacités à éduquer un enfant (c.f. décision écrite de la juge allemande).

Sur dénonciation anonyme (il s’agirait d’un appel téléphonique au Jugendamt), on le soupçonne peu de temps après de vouloir enlever sa fille. Le verdict est clair : pas de visite (décision secrète, sans audience et sans recours possible…)

Sept mois plus tard, c’est avec l’aide de son quatrième avocat, ressortissant français exerçant en Allemagne, qu’il obtient de voir sa fille sous surveillance toutes les trois semaines, pendant 3 heures.

Très vite, C. refuse de parler français. Manipulée, elle a 4 ans lorsqu’elle explique à son père qu’elle est Allemande, qu’elle n’a qu’une seule langue, l’allemand, et que le fait de parler français lui donnerait mal à la tête. Plus tard, elle lui demande de ne plus lui parler en français.

Plus d’un an après, sans doute parce que M. Joly s’est rendu à l’école de sa fille pour savoir si sa scolarité se passait bien, la psychologue en charge de l’enquête psychologique rend enfin son rapport. Elle utilise ce fait anodin contre le père, expliquant dans ce rapport qu’outre le fait que le père ait outrepassé ses droits en se rendant à l’école de sa fille, son acte révèlerait un manque flagrant de résistance à la frustration et qu’on pouvait dès lors s’attendre à ce qu’il tente d’enlever C.

La juge décide en première instance que le père peut désormais rendre visite à sa fille en Allemagne et que la surveillance qui d’ailleurs perturbe C., n’a plus de raison d’être. Toutefois, afin d’habituer la petite fille à voir son père plus longtemps, les durées des visites s’allongeront progressivement jusqu’à arriver à une durée de 8 heures toutes les trois semaines. Il est par ailleurs toujours interdit à M. Joly d’emmener sa fille en France pour les vacances ou de passer une nuit avec elle lors de ses visites en Allemagne. Il n’est pas non plus autorisé, en raison de son handicap, à sortir se promener avec sa fille sans accompagnement.

M. Joly fait alors appel de la décision. Au terme d’une audience de 7 heures, le juge lui accorde royalement huit heures de plus pour voir sa fille, maintenant des conditions qui lui seront, comme il l’avait expliqué à l’audience, difficiles voir impossible à respecter (voyage en Allemagne toutes les 3 semaines, charges onéreuses d’un appartement sur place, congés non-payés, pension alimentaire, etc.) Conformément à la loi, la juge précise que si l’un des parents ne respectait pas cette décision, il serait passible de 25 000 € d’amende ou de 6 mois de prison : ce n’est donc pas un droit qui est accordé au père, mais une obligation…

Pendant toute la procédure et au cours de toutes les audiences, les dires du père ainsi que les témoignages et preuves qu’il apportait ont été ignorés. Les seuls motifs énoncés par les juges sont le fait que M. Joly est handicapé et qu’il pourrait peut-être enlever sa fille.

Les juges, conscientes de la situation et de l’environnement instables dans lesquels vit sa petite fille auprès de sa mère (troubles psychologiques, tensions dans le nouveau couple, changements d’employeurs fréquents, lieux de travail à plus d’une heure du domicile, l’enfant vit principalement avec les grand-parents…) ont délibérément ignoré la situation stable du père, qui est aujourd’hui cadre A de la fonction publique, bénéficiant d’horaires de travail aménageables et vit avec une autre victime du système judiciaire allemand. Il a donc une situation familiale et professionnelle stable.

La juge d’appel a affirmé que le père ne pouvait apporter de preuve à ses allégations, alors qu’il lui aurait suffi, au vu du rapport psychologique (qui relève malgré sa partialité, des comportements de la maman et un environnement familial maternel préoccupants) et des témoignages apportés, d’ordonner l’ouverture du dossier médical de la mère.

Dans leurs jugements écrits respectifs, les juges de première instance et de la Cour d’Appel n’hésitent pas à approuver la mère qui est en train d’aliéner sa fille.

Alain Joly a alors user du dernier recours qui était encore possible et a saisi la cour constitutionnelle allemande pour discrimination et non respect des droits de son enfant au regard de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Le 27 octobre 2011, la cour a simplement déclaré sa plainte irrecevable sans aucune motivation.

Les questions écrites

Les questions écrites et orales posées à l’Assemblée Nationale et au Sénat

Depuis de nombreuses années, nos élus soulèvent régulièrement les problèmes que pose l’Allemagne par sa politique et ses pratiques en matière familiale, lors d’enlèvements d’enfants perpétrés par des parents allemands ou de séparations de couples franco-allemands vivant en Allemagne :

  • Enlèvements parentaux
  • Rôle prépondérant du Jugendamt dans les procédures
  • Discrimination systématique du parent français
  • Atteinte aux droits fondamentaux des ressortissants français
  • Coupure des liens parentaux entre le parent français et ses enfants
  • Atteinte à l’état-civil
  • Décisions juridiques secrètes (le parent français n’est ni entendu, ni convoqué à l’audience, ni informé)
  • Falsification de documents (l’histoire de Joséphine Chevalier n’est pas unique)

A titre d’information, chaque année, 55 000 mariages franco-allemands sont célébrés et 30 000 divorces sont prononcés. Cela permet de se rendre compte de l’ampleur du problème…

Voici la liste des questions écrites et orales qui ont été posées au Sénat et à l’Assemblée Nationale de 1995 à 2011. Si le style et la forme des réponses changent à peine dans leur rédaction, leur contenu reste identique…

Il faut pourtant noter quelque chose de remarquable. M. le Président Nicolas Sarkozy est lui-même intervenu le 5 juin 2000… Pouvons-nous espérer qu’il donnera l’exemple aux autres pays membres en prenant très prochainement les mesures qui s’imposent ? Nous le rappelons, 30 000 couples franco-allemands divorcent chaque année, et bien d’autres qui ne sont pas mariés se séparent… Combien d’enfants allons-nous encore sacrifier au nom de l’amitié franco-allemande ?

Les questions

Assemblée ou SénatAuteur de la questionDateDate de réponse
A.N.Pierre Cardo18/12/199505/02/1996
S.Xavier de Villepin17/10/199602/01/1997
A.N.Pierre Cardo10/11/199723/02/1998
A.N.Pierre Cardo01/04/199801/04/1998
S.Paulette Brisepierre16.07.199829/10/1998
A.N.Georges Sarre27/07/199819/10/1998
S.Paulette Brisepierre17/09/199829/10/1998
S.Xavier de Villepin26.11.199811/02/1999
A.N.Pierre Cardo02/12/199802/12/1998
S.Louis Souvet18/02/199903/06/1999
A.N.Pierre Cardo01/04/199901/04/1999
A.N.Martine Aurillac07/02/2000
A.N.Dominique Paillé06/03/200001/05/2000
A.N.Nicolas Sarkozy05/06/200007/08/2000
A.N.Bernard Birsinger26/06/200020/11/2000
A.N.Daniel Vachez10/07/200011/09/2000
A.N.Pierre Cardo25/06/200127/06/2001
S.Daniel Hoeffel31/01/200228/03/2002
S.Louis Duvernois04/07/200228/11/2002
S.Joëlle Garriaud-Maylam23/12/200402/03/2006
S.Joëlle Garriaud-Maylam15/11/200730/01/2008
S.Richard Yung31/01/200820/03/2008
S.Joëlle Garriaud-Maylam25/11/201021/04/2011
S.Joëlle Garriaud-Maylam17/02/201128/04/2011
S.Joëlle Garriaud-Maylam17/02/201128/04/2011
S.André Reichardt31/03/201107/07/2011
S.Joëlle Garriaud-Maylam14/07/2011
S.Roland Ries21/07/201126/10/2011
A.N.Véronique Besse16/08/201125/10/2011
A.N.Louis Guédon16/08/201122/11/2011
A.N.Louis Guédon16/08/201106/12/2011
A.N.Louis Guédon16/08/2011
S.Philippe Darniche29/09/2011
S.Joëlle Garriaud-Maylam26/07/2012
S.Joëlle Garriaud-Maylam18/10/2012
A.N.Arnaud Richard30/10/201230/04/2013
S.Joëlle Garriaud-Maylam22/11/2012
A.N.Arnaud Richard19/03/2013

Sujet apparenté

Assemblée ou SénatAuteur de la questionThèmeDate
A.NDidier JuliaEnlèvement international d’enfants04.10.1999
A.N.Christian EstrosiEnlèvement international d’enfants27.10.2003
A.N.Chantal BourraguéEnlèvement international d’enfants08.10.2003
A.N.Olivier JardéNationalité d’enfants de père français et de mère allemande après la guerre07.12.2010

Les questions écrites sont nombreuses. Un recensement depuis 1995.

Qui sommes nous

Bienvenue sur le site de l’Association Enfants Otages, enfants binationaux de deux parents ressortissants de l’Union européenne.

Notre association a été créée en 2011 par des parents dont les enfants ont pour point commun d’être nés d’une union franco-allemande qui a mal fini et qui s’est alors très vite transformée en cauchemar.

Ces parents ont rapidement compris que loin d’être des cas isolés, le drame qu’ils vivent n’était pas la conséquence d’un dysfonctionnement exceptionnel du système judiciaire allemand. Au contraire, ils ont constaté que leurs histoires respectives étaient similaires, voire identiques et que ce drame ne touchait pas uniquement les familles binationales.

En effet, au fil du temps, d’autres parents dont l’ex conjoint était ressortissant du même pays nous ont rejoints. Ainsi, nous avons compris que peu importe la nationalité de l’enfant ou si l’un de ses parents est allemand ou non, l’Allemagne considère que le bien-être d’un enfant ne peut être garanti que lorsqu’il grandit et se développe en Allemagne. Ceci est tellement vrai que même des parents qui n’étaient pas séparés se sont vu privés de leurs enfants lorsqu’ils ont eu le projet de quitter le sol allemand.

Face à ce constat et forte de son expérience grandissante, l’association s’est donné pour objectif notamment, en cas de séparation, d’apporter information, aide et soutien à tous les parents d’enfants binationaux de l’UE qui le souhaitent.