Communiqué de Nicolo Rinaldi (député européen italien), publié le 10/07/2013
Hier, avec les collègues Muscardini, Angelilli, Mazzoni, et Toia, nous avons pris part à la première rencontre entre le Cabinet du Commissariat Reding et les représentants des parents des enfants binationaux, dont Marinella Colombo, impliqués malgré eux, dans des affaires avec le Jugendamt.
Nous avons demandé cette rencontre que nous avons enfin obtenu, pour trouver une solution européenne à un problème qui est en train de mettre en péril la crédibilité des Institutions européennes, mais surtout pour continuer une bataille politique et morale et faire en sorte que tous les enfants en Europe soient égaux.
Les affaires de couples mixtes européens, dont l’un des deux parents est allemand, qui ont dû faire face, avec l’intervention du Jugendamt, à la dure épreuve de la séparation de leurs propres enfants, font partie des expériences les plus douloureuses auxquelles j’ai été confronté dans le cadre de mon mandat au Parlement européen.
Pour Marinella la rencontre d’hier a été l’occasion de parcourir à nouveau son histoire qui n’est plus un cas isolé, mais l’exemple d’un phénomène de plus en plus européen.
En 2006, quand elle se sépare de son mari allemand, elle obtient la garde des enfants. Mais tout de suite, l’institution en Allemagne qui officiellement protège les mineurs, le Jugendamt, s’immisce dans la séparation. En 2008, pour ne pas perdre son emploi, Marinella est contrainte de retourner en Italie. Malgré l’accord entre elle et le mari, à son insu Leonardo et Nicolò sont enlevés un matin par la police à l’école, et renvoyés à Munich en Bavière. Marinella découvrira également que plusieurs mois auparavant, alors que ses enfants étaient en vacances avec leur père, un mandat d’arrêt international avait été émis contre elle pour enlèvement d’enfant. Les irrégularités ne s’arrêtent pas à son cas : son histoire, en effet, porte à la lumière les pratiques anormales et discriminantes du Jugendamt à l’égard des conjoints étrangers de couples mixtes, dont les dizaines et dizaines de causes pendantes près de la Cour Européenne des Droits de l’homme en sont témoignage. Une justice, comme le soutient Marinella, contrôlée par une administration qui, contrairement à ce qu’elle revendique, ne s’intéresse pas du tout au bien des enfants, mais uniquement aux intérêts « économiques » de l’Allemagne tout en planifiant inévitablement la perte des liens, des attachements, de la culture d’un des deux parents.
Ce n’est pas la première fois que nous portons ce sujet à l’attention des Institutions européennes, Nous avons présenté maintes fois le problème et interrogé la Commission européenne sur ce sujet. Malheureusement, à cet égard nous avons eu jusqu’à aujourd’hui une approche prudente et « légaliste », qui n’est pourtant plus crédible aux yeux des citoyens Européens. L’Europe a été trop silencieuse. D’une part, parce que l’Allemagne est un grand pays et d’autre part, parce que le droit de la famille est de compétence des États membres. Il est cependant nécessaire que la Commission se prononce. Il en va de la crédibilité et de l’image de l’Europe. Toutes les histoires inhérentes au Jugendamt renvoient à un type de langage que nous ne devrions plus entendre. Chaque fois que nous avons tâché de proposer ce débat à l’opinion publique nous avons toujours provoqué une réaction des autorités allemandes, elles ont même tenté d’empêcher notre rencontre sur ce thème au Parlement de Strasbourg.
Nous savons que le problème existe, qu’il n’est pas circonscrit à des cas particuliers et nous voulons le résoudre. Ensemble, les forces du Parlement européen et de la Commission peuvent vraiment faire quelque chose dans l’intérêt des citoyens. Il est nécessaire de faire un pas en avant au plus vite.
Le Jugendamt est un problème, nous ne pouvons plus le nier, nous devons le résoudre avec l’approche adéquate et le moment de le faire est arrivé. C’est pourquoi j’ai demandé qu’au prochain Forum européen sur les enfants, il soit possible d’inviter des représentants des parents.
Il est temps que la Commission assume sa responsabilité sans ces peurs révérencielles qu’elle a eues jusqu’à aujourd’hui à l’égard de l’Allemagne.
Ce que nous voulons de l’Europe est une société dans laquelle tous soient respectés et dans laquelle il n’y ait pas d’arrogances de la part des pays les plus forts. Nous avons demandé une action qui, a tardé jusqu’à aujourd’hui, mais il faut montrer au moins le carton jaune, si non décidément le rouge, pour que cette action systématique contre les parents non-allemands puisse prendre fin. Nous espérons vraiment y réussir.
Ce sont les Droits Fondamentaux et la crédibilité des Institutions Européennes qui sont en jeu !
Traduit de l’Italien par l’association