Deux enfants séparés

Karine
séparée en 2008
deux enfants séparés

– A., 7 ans
vit en Allemagne chez son père ;
aucun droit de visite officiel pour la mère : accord verbal du père pour les vacances en France

– P., 4 ans
vit en France chez sa mère ;
droit de visite du père aux vacances en Allemagne


En 1998, son BTS en poche, Karine part pour un stage de 9 mois en Allemagne. Elle y rencontre Monsieur X et s’installe en Allemagne avec lui.

En 2003, alors qu’elle prépare leur mariage, Karine apprend que son futur mari a déjà une fille, née en 1992. Elle annule le mariage. Mais elle reste avec lui, enceinte de leur enfant.

En 2004 naît leur fille, A. En 2007 suit P. Mais Karine ignore que le père de ses enfants voit toujours la mère de sa première fille.

En août 2008, lorsque Karine rentre du travail, son compagnon n’est plus là. Il est parti s’installer chez son amie, la mère de sa première fille. Cette fille de 16 ans qui sortait de 6 mois de psychiatrie, est placée dans un foyer (pendant 6 mois aussi). Il épousera Madame Y en mai 2009 dont il prendra le nom.

En février 2009, le tribunal décide de séparer les deux enfants : le père, qui veut à tout prix sa fille (pour effacer l’ « échec » de sa première fille, internée ?), en obtient la résidence, et la mère peut garder P. L’employée du Jugendamt présente déclare que les enfants « ne sont pas frère et soeur depuis longtemps, donc on peut les séparer ». Mais en avril 2009, la Cour d’Appel les réunit, donnant la résidence à la mère, mais avec un système de visites au père qui se rapproche d’une résidence alternée.

Le 19 octobre 2009, à l’issue d’une visite, le père refuse de rendre les enfants : coupable dans les faits de non-représentation, il n’est pas inquiété car la police allemande a refusé d’enregistrer la plainte de la mère française. En novembre, cette dernière parvient à récupérer le petit P. (2 ans) grâce à un rapport de la crèche qu’il fréquente. En attendant l’expertise psychologique des enfants qu’il a ordonnée, le juge organise alors leur vie quotidienne : A. vit chez son père et rend visite à sa mère un week-end sur deux, P. vit chez sa mère et rend visite à son père au même rythme. Le père allemand a ainsi réussi à imposer sa volonté, malgré la décision de la Cour d’Appel : les enfants sont séparés, et il a sa fille.

En décembre 2010, Karine obtient du juge l’autorisation de passer une semaine en France pour le Jour de l’An. Le père l’en a toujours empêchée, l’accusant de vouloir enlever ses enfants, mais y allait, quant à lui, régulièrement en vacances avec sa fille, sans jamais demander l’autorisation à la mère (malgré l’autorité parentale commune).

Financièrement, Karine touchait une maigre pension alimentaire du Jugendamt tant qu’elle avait la résidence des deux enfants, le père refusant de payer. Depuis que les enfants sont séparés, chacun s’occupe de celui dont il a la charge, bien que le père ait une bonne situation et que la mère soit sans ressources…

En avril 2011, Karine rentre vivre en France avec P., encouragée par le père : il garde A., qu’il s’engage oralement à envoyer chez sa mère quinze jours pour Pâques. Elle ne vient qu’à la Pentecôte, une semaine seulement. Elle parle beaucoup de « Maman », la femme de son père, qui remplace progressivement sa propre mère qu’elle voit de plus en plus rarement. Son père change encore A. d’école sans aviser la mère, et l’inscrit dans une école catholique, qui exige le baptême des élèves (?!) et ne connaît pas la mère : Karine ne souhaite pas faire baptiser ses enfants, mais le père, catholique, impose sa volonté une fois de plus en se servant de l’école… et il coupe en même temps le contact entre la mère et l’école, qui lui donnait des nouvelles d’A.

Karine vit dans l’angoisse et se pose la même question à chaque vacance : reverra-t-elle sa fille ? P. rentrera-t-il de ses vacances de chez son père ?…