Discours de Marinella Colombo sur le détournement linguistique

Je désire avant tout remercier les organisateurs de cette rencontre, Madame la députée européenne Cristiana Muscardini, vice-présidente de la Commission du commerce international, Monsieur le député européen Niccolò Rinaldi, du groupe ALDE et l’association CEDAW qui ont rendu possible cette demi-journée d’étude et qui ne se sont pas laissés impressionner, ni ont cédé aux pressions exercées par ceux qui ne voulaient pas qu’on parle de ce problème européen.

Je remercie aussi les traducteurs du Parlement Européen qui ont arrêté de traduire le mot « Jugendamt » par « service social » ou « DDASS », car c’était une traduction erronée qu’on a utilisée jusqu’à maintenant en commettant une grave erreur. Cette traduction créait une confusion que les Allemands ont exploitée jusqu’à aujourd’hui, comme nous le verrons plus tard.

JUGENDAMT

Le mot « Jugendamt » signifie littéralement « administration pour la jeunesse ». Mais il a des tâches et poursuit certains objectifs sans aucune comparaison avec un service social. Une administration comme celle du Jugendamt allemand existe uniquement en Allemagne et dans les pays de langue allemande.

Le site bavarois du Jugendamt est déjà plus précis quand il se définit lui-même comme Staatliches Wächteramt, ce qui signifie « administration de contrôle étatique ».

Contrôle de quoi ?

Il faut avant tout rappeler qu’il n’existe pas de conseil supérieur de la magistrature (CSM) en Allemagne et dans les faits, les tribunaux aux affaires familiales sont contrôlés par le Jugendamt qui intervient dans toutes les affaires où il y a au moins un enfant. Il n’intervient pas avec un conseil, ou une aide visant à alléger le travail du juge, mais il est partie prenante au litige. Il est en fait le « troisième parent » de l’enfant et c’est le parent qui a beaucoup plus de droits sur l’enfant que les parents naturels.

Le Jugendamt peut s’opposer juridiquement à la décision du tribunal et peut interdire la mise en exécution de la décision du tribunal lorsqu’elle est contraire à sa volonté.

Nous le verrons, le Jugendamt ne cherche pas à garantir l’intérêt supérieur de l’enfant tel qu’on le conçoit dans les autres pays, dans les conventions internationales, dans les règlements et selon le droit européen.

Le Parlement enquête depuis maintenant plusieurs années sur cette institution qui viole les droits fondamentaux des enfants et de leurs parents. En 2009, suite à des centaines de pétitions qui provenaient de plusieurs pays membres de l’Union européenne, une enquête a été ouverte et un document de travail a été publié.

En 2011, une délégation de députés européens s’est rendue à Berlin pour obtenir des réponses au problème du Jugendamt. Les autorités allemandes ont d’abord refusé d’accueillir cette délégation, puis elles ont préparé une rencontre avec leurs spécialistes qui ont bien évidemment déformé et interprété les faits et la réalité à leur manière pour essayer de faire croire qu’il n’y avait finalement aucun problème. C’est ce que nous pouvons constater en lisant le dernier document de travail qui a été récemment publié et que nous allons analyser pour montrer comment ils s’y sont pris.

La juge à Berlin Sabine Brieger prétend que le Jugendamt intervient uniquement dans des affaires où des familles mettent la vie de leurs enfants en danger, conformément au code civil allemand. Effectivement, le code civil allemand dispose que « le Jugendamt ne peut intervenir dans les affaires familiales que lorsque le bien-être de l’enfant est en danger (si l’enfant est battu, victime d’abus sexuels, etc…) et si les parents ne veulent pas ou ne sont pas en mesure de mettre fin à une telle situation. Dans ce cas, si le Jugendamt prend part à la procédure et si ses recommandations sont suivies par le juge, le droit de garde de l’enfants peut partiellement ou totalement être retiré aux parents et l’enfant peut être confié à un tiers. Le tribunal peut aussi ordonner des visites surveillées. »

Lorsque nous lisons « si le Jugendamt prend part à la procédure et si ses recommandations sont suivies par le juge… », nous supposons qu’il arrive que le Jugendamt ne prenne pas part à la procédure et qu’il intervient seulement pour des cas très graves. De même, on peut supposer que le juge ne suit pas toujours les recommandations du Jugendamt.

Mais ce que ne dit pas la juge qui se réfère au code civil allemand, c’est qu’il existe d’autres codes qui disposent que le Jugendamt doit toujours intervenir dans toutes les affaires familiales. Par exemple, le code FamFG (Gesetz über das Verfahren in Familiensachen und in den Angelegenheiten der freiwilligen Gerichtsbarkeit), ce code qui dans la pratique règle les procédures familiales sans contradictoire (cela devrait déjà nous faire réfléchir…) dispose dans son article 162 que « le tribunal doit suivre les recommandations du Jugendamt dans les procédures dans lesquelles des enfants sont concernés ».

Par ailleurs, le code social allemand dispose très clairement, dans son livre VIII qui ne traite que du Jugendamt, que le Jugendamt doit intervenir dans toutes les procédures où des mineurs sont concernés. Ce qui est en contradiction avec ce que nous dit la juge de Berlin et ce qui est écrit dans le code civil allemand.

Nous pouvons également constater que le Jugendamt intervient en tant que troisième parent (parent étatique) et non pas en tant que conseiller ou expert du juge dans tous les arrêts ou ordonnances des tribunaux aux affaires familiales allemands où nous pouvons clairement lire que les parties en cause sont la mère, le père et le Jugendamt.

En outre, pour confirmer ce rôle de parent étatique, on lit que le Jugendamt peut présenter un recours contre la décision du juge. C’est ce qui est écrit dans les Leistungen der Jugendhilfe (Les prestations de l’aide à la jeunesse) : « le Jugendamt peut présenter un recours contre les ordonnances du juge. » (Gegen der Beschlusse steht dem Jugendamt ein eigenes Beschwerde Recht zu).

En juin 2012, j’ai personnellement vu pendant l’audience la juge du tribunal de Munich supplier le Jugendamt pour qu’il me permette de voir mes enfants qui se trouvaient dans la salle d’à côté.

KINDESWOHL

En Allemagne, toutes les décisions juridiques relatives aux relations entre les enfants, leurs parents et l’État, mais également toutes les actions de tous les intervenants dans le domaine des affaires familiales, y compris les avocats sont guidées par le concept du Kindeswohl allemand.

Le Kindeswohl ou Wohl des Kindes signifie littéralement « bien-être des enfants ». Mais il s’agit plutôt du « bien-être au travers de l’enfant ».

Sous peine de faire une erreur, ce terme ne doit pas être traduit par « intérêt supérieur de l’enfant » tel qu’il est perçu par tous les autres pays membre de l’Union européenne autres que l’Allemagne et les pays de langue allemande.

L’intérêt supérieur de l’enfant, tel qu’il est défini dans les conventions internationales comme la Convention des droits de l’enfant de New York de 1990 s’entend comme la nécessité de garantir à l’enfant un contact, une relation stable avec ses deux parents, indépendamment de leur culture ou de leur origine.

En revanche, le terme de Kindeswohl ou Wohl des Kindes traduit la volonté du législateur allemand de masquer un concept politique qui détourne la finalité de cette convention.

En effet, en Allemand, la traduction exacte du concept de « l’intérêt supérieur de l’enfant » est das beste Interesse des Kindes. Mais cette expression n’apparaît nulle part dans les lois allemandes, ni dans les décisions des tribunaux allemands.

Le Kindeswohl doit donc être interprété dans le sens politique d’une communauté allemande qui, sous l’autorité politique locale du Jugendamt, se déclare d’office propriétaire de tous les enfants qui se trouvent sous sa juridiction et laisse la charge de leur éducation aux parents biologiques uniquement si ils correspondent au bon ordre économique et social de la communauté allemande.

Dès lors, un parent non allemand qui se sépare de son conjoint allemand est immédiatement identifié comme une menace, un danger pour l’intérêt de la communauté. On parle alors de Kindeswohlgefärdung que représente ce parent, par le simple fait qu’il n’est pas allemand ; ne pas être allemand, ne pas penser allemand, parler une autre langue que l’allemand, avoir une Weltanschauung qui n’est pas celle des Allemands, signifie être une menace pour son enfant parce qu’ on est une menace pour le bien être de la communauté des Allemands au travers de l’enfant. Ainsi, lors d’une séparation, il y a effectivement un risque que l’enfant ne se trouve plus sous le contrôle de la communauté allemande qui est représentée par le parent allemand.

Dans la pratique, tous les parents étrangers qui se séparent d’un parent allemand sont surveillés, traités comme des délinquants, des violents, des fous, sans qu’ils aient fait quoi que ce soit et surtout sans aucune preuve.

LA RELATION ENFANT-ÉTAT ALLEMAND

Même si les parents déclarent d’un commun accord qu’ils désirent quitter le territoire allemand, le Jugendamt leur enlève leurs enfants et si les parents persistent à essayer de récupérer leurs enfants, ils feront l’objet d’un Mandat d’Arrêt Européen (MAE) .

Cela est la conséquence de l’application du concept de protection du Kindeswohl : indépendamment des droits parentaux acquis et exercés, sortir un enfant hors du territoire allemand met en danger le bien-être de la communauté allemande produit par l’enfant. De ce fait, le Jugendamt doit intervenir en enlevant les enfants dont le bien-être serait de rester sur le territoire allemand, avec tous les avantages, surtout économiques, que cela apporte au peuple allemand.

Le plus important est que l’enfant demeure en Allemagne et ce n’est pas important s’il perd ses parents. La relation à privilégier n’est pas la relation entre l’enfant et ses parents, mais la relation entre l’enfant et l’État allemand.

C’est la raison pour laquelle, lors d’une séparation, si l’un des parents ne réside pas en Allemagne, tout le système de la « justice familiale » allemand s’active pour que les enfants perdent complètement leur langue, leur famille et leur culture non allemande . Ainsi, avec une seule langue -la langue allemande- et sans aucun contact à l’étranger, une fois adulte, ils ne penseront pas à quitter l’Allemagne. Le parent non allemand pourra, dans le meilleur des cas, voir son enfant de manière sporadique durant des visites surveillées (il devra payer ses voyages, ses contrôleurs et la pension alimentaire, dont le montant est souvent fixée par une décision non pas du juge, mais du Jugendamt avec la mesure de la Beistandschaft, mesure contre laquelle nous avons présentée une Pétition jugée recevable par le Parlement européen (Pétition n. 0979/2012), il devra apprendre la langue allemande s’il veut pouvoir communiquer avec son enfant qui, de toute façon, ne quittera jamais l’Allemagne avec lui (on le soupçonne de planifier son enlèvement).

Comme il vient d’être dit, le parent non allemand sera toujours considéré comme un parent rapteur potentiel par le fait même qu’il n’est pas allemand et on s’adressera à lui comme à un rapteur éventuel. Dans un document qui nous a été confiés par un parents non allemands on a pu lire par exemple que « la mère ayant enlevé son enfant (ce qui n’est pas un crime en Allemagne lorsque le parent est allemand), il est logique de penser que le père étranger tentera de reprendre son fils, pour cela il faudra le surveiller et le traiter comme un rapteur potentiel. »

Dans un rapport d’expertise qui nous a été communiqué par une maman non allemande, il est écrit que « si la mère persiste à vouloir retourner dans son pays et si le père ne demande pas la garde de son enfant, il faudra protéger les rapports sociaux que l’enfant entretient et donc le mettre dans un foyer ou dans une famille d’accueil. » Cet enfant était âgé de 18 mois !

AUDITION DE L’ENFANT

L’audition de l’enfant est une autre technique très employée pour détourner la finalité des conventions internationales et des règlements européens.

Les autorités allemandes affirment qu’en Allemagne, l’enfant est toujours entendu par le juge qui est aidé dans cette audition par le Jugendamt ou par un autre fonctionnaire d’État dont nous reparlerons plus tard et dont la mission est également de défendre le Kindeswohl. En revanche, les autorités allemandes se gardent bien de préciser que ces auditions se déroulent à huis clos sans la présence des parties, que l’audition n’est pas enregistrée et qu’il n’y a aucune garantie de la véracité des propos de l’enfant qui sont rapportés. Ces rapports sont d’ailleurs très très courts et on se rend souvent rapidement compte qu’ils ne reflètent pas la réalité de l’audition par les contradictions qu’on peut y lire d’une ligne à l’autre.

En résumé, on constate qu’il y a deux types de rapports d’audience :

Si la mère est étrangère ou si l’enfant dit qu’il veut aller vivre à l’étranger, il sera ajouté dans le rapport d’audition que l’enfant a dit qu’il voulait aller vivre à l’étranger parce que c’est sa mère qui le veut. Ainsi toute validité aura été retirée aux affirmations de l’enfant. Si l’enfant est en bas âge, on lui demandera plutôt si il a des amis à la crèche et ses amis seront considérés comme beaucoup plus importants que le parent étranger et on confirmera la parfaite intégration de l’enfant dans son milieu social allemand. En effet, toujours en s’appuyant sur la notion de Kindeswohl qui gouverne la relation État allemand-enfant, les rapports sociaux qu’un enfant âgé de 3 ans peut entretenir en Allemagne sont toujours beaucoup plus important que la relation qu’il entretient et pourrait garder avec son parent étranger.

Si par contre, l’enfant refuse de voir trop souvent son parent allemand, alors on dira que c’est le parent étranger qui l’a manipulé. Si en revanche, l’enfant refuse de voir trop souvent son parent non allemand, on dira qu’il faut respecter sa volonté.

VERFAHRENSBEISTAND (ex Verfahrenspfleger)

Un autre personnage étatique, qui s’occupe du contrôle des tribunaux, qui soutient le Jugendamt et protège le Kindeswohl, est le Verfahrensbeistand (Verfahrenspfleger avant la réforme de 2009). Le Beistand aide dans la procédure et a pour finalité le Kindeswohl au sens allemand, tel qu’il a été expliqué précédemment et non pas au sens des conventions et traités internationaux. C’est-à-dire qu’il a la tâche d’éliminer le parent non allemand de la vie de l’enfant.

Mais Verfahrensbeistand ou Verfahrenspfleger est traduit par « avocat de l’enfant », encore un détournement linguistique ! Il s’agit d’un tuteur ad litem (souvent il n’est pas du tout avocat) qui n’intervient pas seulement lorsque les parents n’ont plus de droits sur leurs enfants, mais qui intervient dans toute la procédure (on le répète : même si les parents n’ont pas été déchus de leur autorité parentale), jusqu’à ce que l’objectif du Jugendamt soit atteint : éliminer le parent étranger de la vie de l’enfant.

Ainsi, le parent étranger ne se trouvera pas uniquement opposé à son ex conjoint. Il devra aussi se défendre contre le Jugendamt et le Verfahrensbeistand Toutes les affirmations négatives du Jugendamt seront systématiquement confirmées par le Verfahrensbeistand et réciproquement. Il n’y a aucune importance si ces affirmations sont vraies, elles serviront à construire les raisons, les motifs qui n’existent pas dans la réalité, pour éloigner le parent non allemand ou le parent allemand qui réside à l’étranger de son enfant.

LES EXPERTISES PSYCHOLOGIQUES ET LA BINDUNGSTOLERANZ

Lorsqu’on ne parvient pas à construire rapidement des accusations contre le parent non allemand, le système de justice familiale allemand choisit la voie de la psychologisation de la procédure. Un psychologue est alors nommé par le tribunal pour fournir les éléments qui permettront au juge de statuer en faveur du parent allemand.

Il ne s’agit pas là non plus d’une affirmation de quelques parents qui cherchent à se venger parce qu’on leur a retiré leurs enfant, ni d’une théorie complètement folle d’associations qui attaquent le Jugendamt depuis des années, c’est le Jugendamt même qui l’écrit quand, par exemple, il communique au juge (je cite): « Du point de vue juridique, les raisons existentielles de la mère font apparaître inévitable son déplacement à Milan avec les enfants. Il faut donc ordonner une expertise. » (!)

Toutes les expertises psychologiques réalisées sur des familles binationales s’appuient sur un seul concept, la Bindungstoleranz c’est-à-dire « la tolérance du lien », mais de quel lien ?

Lorsqu’un traducteur se trouve devant une telle locution, afin que sa traduction ait un sens, il doit la compléter par quelque chose. C’est ce qu’il fait en tenant compte du contexte. Il ajoute tout naturellement  » des enfants avec l’autre parent ». Ce qui donne « la tolérance du lien des enfants avec l’autre parent ». Bien entendu, cette traduction est erronée. L’utilisation volontaire de cette expression incomplète doit être comprise comme « la tolérance, l’acceptation d’être fixé sur le sol allemand, élever ses enfants au profit de la communauté allemande qui contrôle le comportement des parent. » (comme le précise la Grundgesetzt, la loi fondamentale, c’est-à-dire la Constitution provisoire allemande). Donc, il ne s’agit pas là non plus d’une théorie fantaisiste. Tout cela se confirme également à la lecture des rapports rédigés par ces « experts psychologues » allemands. On remarque rapidement en parcourant ces rapports d’expertise, que le parent allemand qui dénigre en permanence l’autre parent devant l’enfant et qui se concentre sur la guerre contre son ex conjoint est toujours doué d’une « tolérance du lien » illimitée (uneingeschränkte Bindungstoleranz). En revanche, le parent étranger dont il aura été préalablement souligné qu’il a tous les comportements d’un parent tout à fait apte à éduquer son enfant sera déclaré comme doué d’une « tolérance limitée du lien » (eingeschränkte Bindungstoleranz). Ainsi, une fois intégré ce que signifie réellement « être tolérant ou intolérant du lien », un rapport d’expertise qui au départ pouvait sembler complètement insensé, pleine de contradictions devient immédiatement très clair et très logique dans ses conclusions. Le parent allemand qui veut rester sur le sol allemand, qui respecte « l’ordre allemand » et qui élèvera ses enfants selon la mentalité et l’ordre allemand sera toujours tolérant du lien.

En revanche, le parent étranger, à cause de son origine, de sa langue et de sa culture ne peut pas offrir de telles garanties. Il est donc « intolérant du lien ». Par définition.

Ainsi, lorsqu’un juge étranger lit une décision allemande et qu’il voit que le parent allemand, contrairement au parent étranger, est tolérant du lien, il pense que le parent allemand est très bien, puisqu’il favorise le lien du parent étranger avec son enfant, alors que c’est exactement le contraire. En créant une confusion naturellement favorisée par l’idée véhiculée par le terme de « tolérance du lien » chez les juges et les autorités des autres pays, l’Allemagne viole systématiquement les droits fondamentaux de tous les citoyens européens, viole les droits énoncés par la Charte européenne des Droits fondamentaux, la Convention des Droits de l’enfant de New York ou la Convention Européenne des Droits de l’Homme et surtout se moque éperdument de ses partenaires avec qui elle construit l’Union européenne basée sur des relations de confiance, en poussant ainsi (par les détournements) les politiciens des autres pays à accuser leurs propres concitoyens plutôt que de réclamer des explications aux Allemands.

LE SOIN PARENTAL

Nous avons précédemment affirmé qu’en Allemagne, les parents élèvent et éduquent leurs enfants au profit de la communauté allemande qui contrôle les actes et le comportement des parents ; ce soin dont il nous parle (le code allemand) est confirmé par les termes utilisés pour la définition des droits parentaux.

Le code civil allemand utilise le terme elterliche Sorge. La traduction de cette locution par « droit parental » est également erronée.

Comme nous l’avons déjà vu pour le terme « intérêt supérieur de l’enfant », il existe également une traduction exacte pour « autorité parentale » qui est elterliche Gewalt.

Curieusement, on ne retrouve pas cette traduction dans les textes de lois allemands. Le code civil ne parle pas de droit (Gewalt), mais de devoir, de soins que les parents doivent aux enfants pour les élever sous le contrôle de la communauté allemande.

C’est d’ailleurs encore tout à fait cohérent et logique. Si les parents élèvent leurs enfants au profit et sous le contrôle de la communauté allemande, il ne s’agit pas d’un droit, mais bien d’un devoir envers cette communauté.

Il en va de même pour le terme Sorgerecht. L’Allemagne ratifie des conventions et des règlements européens dont l’idée directrice est la « garde », traduction erronée de Sorgerecht, alors que la définition de ce droit qui n’existe quasiment pas en Allemagne, n’apparaît dans aucun des codes allemands.

Ainsi, des conventions qui s’appuient sur un concept qui n’existe pas en Allemagne sont appliquées, mais interprétées différemment selon la situation, c’est-à-dire selon que le père ou la mère est le parent non allemand, pour servir le concept exclusivement allemand qu’est le Kindeswohl.

C’est d’ailleurs la Commission Européenne elle-même qui répète régulièrement (http://www.europarl.europa.eu/sides/getAllAnswers.do?reference=E-2010-2998&language=IT ) que l’Allemagne applique le droit allemand et non pas le droit de l’Union européenne. L’Allemagne détourne ainsi la finalité des règlements et poursuit le Kindeswohl de manière apparemment légal, mais plutôt « deutsch-légal ».

CRIMINALISATION DES PARENTS ETRANGERS

(Ce thème a fait l’objet d’une pétition auprès de la Commission européenne enregistrée sous le n° 1060-2012 qui a déjà été déclarée recevable).

En utilisant le même procédé de détournement linguistique, le parent étranger est systématiquement criminalisé.

En effet, selon le code pénal allemand, déplacer un enfant hors de la juridiction allemande constitue un crime, indépendamment des droits parentaux des parents.

C’est ainsi que l’article 235 du code pénal allemand dispose que « est passible d’une amende et/ou d’une peine d’emprisonnement d’une durée maximum de 5 années, celui ou celle qui enlève au parent, au tuteur ou au curateur légal, ou séquestre une personne âgées de moins de 18 ans ou un enfant, par la force, la menace ou la ruse. ». Il en va de même lorsque l’enfant a été enlevé et conduit à l’étranger ou lorsqu’il est retenu à l’étranger après y avoir été conduit ou que celui-ci s’y soit rendu volontairement.

Contrairement aux codes pénaux des autres pays membres de l’Union européenne, (article 227-5 et suivants du code pénal français, article 574bis du code pénal italien, le droit parental ou l’autorité parentale n’y est jamais mentionnée, seule la sortie du territoire est évoquée dans l’article 235 du code pénal allemand. Les conséquences de l’absence de cette précision qui paraît anodine sont tragiques et conduisent des parents innocents en prison. A cela, il faut ajouter que l’article du code pénal allemand précité ne fonctionne que dans un sens. C’est-à-dire que déplacer illicitement un enfant de l’étranger vers l’Allemagne ne constitue pas un crime selon le code pénal allemand et il n’y aura aucune poursuite pénale dans ce cas de figure. Le parquet de Hambourg a d’ailleurs bien confirmé cette théorie et chaque avocat ou juriste honnête vous le confirmera. En résumé : le déplacement licite selon le droit européen d’un enfant de l’Allemagne vers l’étranger devient un enlèvement. En revanche, l’enlèvement (déplacement illicite) d’un enfant de l’étranger vers l’Allemagne constitue un acte légal, c’est-à-dire, « deutsch-legal » .

L’ouverture d’une enquête pénale aura ensuite pour conséquence que le parent non allemand se verra retirer tous ses droits parentaux et sera écarté de la vie de son enfant lors de la procédure civile presque toujours concomitante. L’enquête pénale n’aboutira jamais à une procédure tant que le parent étranger reste à l’étranger. Elle restera ouverte pendant une durée de 5 années renouvelables. Dès lors, le parent étranger qui réside à l’étranger ne pourra plus jamais essayer d’approcher ses enfants et si il tente de faire valoir ses droits ou de dénoncer les injustices qu’il a subies, il sera emprisonné. Entre-temps, on aura donné toutes les motivations nécessaires au tribunal des affaires familiales pour retirer au parent étranger tous ses droits sur ses enfants.

L’article 235 du code pénal allemand dispose également que tenter d’enlever un enfant dans les conditions décrites précédemment est aussi punissable dans les cas prévus au paragraphe 1, alinéa 2, phrase 1. Ainsi, constitue une tentative d’enlèvement le fait de faire savoir qu’on va ou qu’on a l’intention ou le projet de déménager dans un autre pays . Les parquets allemands nous l’ont confirmé par écrit. Des parents étranger qui résident hors d’Allemagne, conformément aux décisions des tribunaux de leurs pays, nous ont communiqué des documents qui prouvent qu’il existe à leur encontre des enquêtes pénales avec pour accusation la suspicion de l’intention d’enlèvement d’enfants.

Une autre méthode de criminaliser un parent étranger consiste à lui prendre tout son patrimoine avec la mise en œuvre de la mesure de la Beistandschaft (pétition auprès du PE, recevable, n° 0979-2012).

Cette mesure transforme le parent étranger en débiteur, non plus du parent allemand gardien de l’enfant, mais de l’État allemand. Il n’existe aucune voie de recours en Allemagne ou à l’étranger contre cette mesure. Par ailleurs, les juges des pays de résidence du parent étranger vont simplement exécuter les décisions qui proviennent des autorités allemandes en pensant que ces décisions résultent d’un procès équitable qui a notamment respecté le principe de la procédure contradictoire, alors que ce n’est pas le cas.

Depuis 2012, l’Allemagne émet des Mandats d’Arrêt Européens (MAE) contre tous les parents qui refusent de financer la germanisation de leurs enfants, alors que ce mandat d’arrêt a été institué après les attentats du 11 septembre pour faire face au terrorisme et lutter contre la criminalité organisée. Nous, les parents auxquels l’Allemagne a volé les enfants, allons donc bientôt être traités de criminels et nous retrouver tous en prison.